« Je t’aime »…

Sept petites lettres pour deux mots qu’on prononce ou qu’on espère…

Parfois trop facilement dits tandis qu’ils peuvent être impossibles à énoncer…

« Je t’aime »… Conjugué à la première personne, peut mentir comme un arracheur de dents ou se déclarer à jamais fervent…

Qui s’échappe comme une douleur ou à peine se murmure, qu’on bafouille timide ou qu’on chuchote comme un secret…

Un aveu trop vite obtenu ou curieusement si long à être consenti… Qui effraye, qui intimide, qui a besoin de réciprocité sans laquelle il n’est plus qu’une blessure longue à cicatriser…

A la deuxième personne, « tu m’aimes ? » une inquiétude irraisonnée, une question qu’on ne devrait jamais avoir à poser…

Un verbe qui s’affirme et ne doute jamais à moins de ne plus se conjuguer qu’à l’imparfait ou acoquiné d’une négation résignée : « ne » et « plus »…

Galvaudés, employés avec parcimonie, ils sont tantôt volages et inconstants ou bien trop étriqués pour être généreux, mais leur rareté peut être aussi gage de leur valeur, ces mots là sont précieux, ils ne sont pas si facilement acquis, les voler les vide de tout sens, les recevoir demande parfois bien de la patience…

« Je t’aime » qu’on s’épuise parfois à offrir en aspirant son retour dans un souffle, qui enivre autant celui qui le dit que celui qui l’entend, « je t’aime » comme une promesse d’avenir à moins que la foudre ne l’ai fait disparaitre à peine naissant…

Que la crainte d’être abandonné nous pousse, à tort, à réclamer… Qu’une seule trahison fait se retrancher à jamais, comme ceux trop souvent criés sur les toits sont tellement usés qu’ils n’ont plus la même valeur ni le même parfum…

« Je t’aime », qui scelle un amour et lui donne sa chance, « je t’aime » qui mot-a-mot le construit différent de tous les autres, que chacun a dit, dira ou redira à sa manière, au moment qu’il choisira, à celui ou celle qui le méritera et saura dans un écrin le préserver des jaloux et des mesquins…

« Je t’aime » parfois muet et pourtant si présent, un silence, il est vrai, peut dire intensément…

« Je t’aime » comme un appel au secours, bouleversant quand il se dévoile au dernier moment, désespérant quand il arrive trop tard… Surprenant quand il s’échappe alors qu’on ne s’y attendait pas, étonnant quand on était certain de ne plus jamais le dire, rassurant quand il apaise un chagrin…

Mais un « je t’aime » n’est jamais de trop quand on aime vraiment, mieux  vaut il, d’ailleurs, le dire trop souvent que regretter un jour de ne l’avoir pas assez dit…

 

 

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