Ce matin est plein de douceur, un soleil pâlot tente de réchauffer les arbres dénudés, la lumière se laisse tamiser à travers leurs branches désespérément tendues vers un ciel que seule l’automne sait peindre aussi mélancolique, comme le Concerto N°1 de Chopin maitrise à merveille l’art de d’éveiller mon regard sur cette journée naissante. La fraicheur de Novembre s’est brutalement emparé du chant des oiseaux qu’elle retient prisonnier dans quelque buisson impénétrable.

Seul un léger souffle berce les verdures persistantes, les heures paraissent se figer, immortalisant l’instant mordoré infini afin d’en goûter toutes les saveurs.

Un poète, peut-être, a choisi sa plus belle plume pour dessiner cette délicate aurore que les heures passant rendront si fragile qu’elle s’effacera devant de plus éblouissants rayons. Alors cette grâce matinale se découvrira de secrètes aspérités que la moindre réverbération fera ombres, la crudité des heures s’imposant ses traits matinaux se durciront, lentement faisant place à d’autres émois.

Viendra midi et de plus ardents contrastes, le vent peut-être se sera levé, l’aquarelle disparaitra sous le couteau gouaché, et la douceur s’en sera allée aussi discrètement qu’elle s’était proposée, le troubadour remisera ses cahiers noircis, espérant d’autres matins soyeux qui inspireront d’autres rimes à sa mine de pastel…

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