La Nature est une âme, n’en doutez point.

Ce matin son humeur boudeuse se traduit par la grise mine qui contourne ses reliefs dans un ciel de la même froideur. Pas un souffle d’air pour enlacer les arbres et les faire danser au rythme des risées. Immobile, muette comme qui bat froid quand on l’interroge, a t’elle seulement une raison d’ainsi répugner à converser ? L’automne, certes, vient de prendre ses quartiers, mais il a pourtant dans sa besace une palette de couleurs à rendre le sourire aux plus maussades des journées.

Encore faudrait-il que l’Astre y mette du sien en éclairant un tant soit peu le ciel, si, l’époque est aux économies, je lui sais des pastels lumineux à souhait qui pourrait gâcher sa rancune et lui rendre sa douceur.

Cependant, même ses grimaces ne réussissent à l’enlaidir ! Dame bornée ne se fend ni d’une larme ni d’un sourire, elle se farde d’un courroux glacial et imperturbable, ourle ses lèvres d’un dédain suffisant, et nous toise comme menu fretin…

Délaissant ses dorures pour de plus austères argentés, elle se dessine tout en contrastes d’un fusain bien taillé, qui n’omet aucun détail de sa beauté pourtant voilée. Il se pourrait que les heures passant n’y changent rien, il est de la Nature comme d’autres qui ne savent pas faire amende honorable en sauvant la face…

Alors, vaille que vaille, je me garderai bien de l’agacer davantage, parler d’Elle est encore lui faire trop d’honneur alors qu’elle ne daigne même pas, simple politesse, me saluer pour me souhaiter, non une excellente journée, je n’ai pas de ses exigences là, mais au moins une de celles qui se contenteront de bouder dans leur coin, sans gâter mon plaisir.

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