L’été n’a pas dit son dernier mot, la moiteur enrobe les journées sans le moindre courant d’air pour nous aider à la supporter. Les feuillages de Septembre ont déjà les couleurs d’un automne consommé tant la nature n’a pas trouvé de quoi s’abreuver dans un sol que la sécheresse a rendu ingrat, le vert du printemps s’est fané, les saisons sont sans dessus-dessous, Madame, c’était pas comme ça « Avant »…

« Après » porte en lui tous les défauts qu' »Avant » n’avait pas, le Temps en s’écoulant édulcore « Autrefois » et souligne au fusain noir « Maintenant ». On peut embellir ses souvenirs à l’envi, qui peut encore nous contredire ?… Comme on farde ses projets pour mieux en rêver, rien n’est encore impossible tant que l’on n’a pas essayé.

Il arrive qu’ « Aujourd’hui » ne tienne pas les promesses d’ « Hier », peut-on faire grief aux années d’avoir le pouvoir de presque tout transformer ? Comme s’use la gomme à force d’effacer, se délitent les mémoires quand elles ont trop longtemps radoté… Rien, ni personne, n’échappe à la patine dont la vieillesse poudre la fleur de l’âge. La tendresse qu’on accorde aux traces qui s’effacent nous prive d’un regard bienveillant sur l’Inéluctable. Il faut admettre que rien n’est immuable, que ce dont on se souvient n’existe plus, ou du moins pas de la même façon, qu’ « Autrement » peut avoir ses propres qualités, et que si nous ne lui en trouvions aucune, rien, de toutes façons, ne serait jamais plus comme « Avant » puisque lui aussi s’est transformé en « Maintenant »…

Il ne faut rien regretter et continuer à trouver beau ce qui fait l’Aujourd’hui…

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