La déception est à la mesure de l’espoir qui l’a précédé, mais pas toujours. Certains pressentiments la précèdent souvent qui rendent la chute prévisible…
Elle ne doit rien à personne, c’est un enchevêtrement d’intuitions, d’émotions, de serrements de coeur…
On n’y peut rien. Elle s’impose sans crier gare, s’installe, peut empêcher momentanément toute progression, stagne en eaux troubles, brouille la vue ou précisément la rend si claire qu’il faut absolument s’échapper, loin, loin, le plus loin possible de l’attraction primale du désir d’aboutir, de construire ou de réparer…
S’il est tentant de courir l’aventure, il ne faut sous aucun prétexte perdre de vue ses propres intérêts, ne pas succomber aux chants mélodieux des sirènes, aux scénarios dignes de contes de fées, la vie est sûrement belle, mais jamais maquillée comme une voiture volée ! Certains projets ont le hoquet, d’autres se suivent en ribambelles sans trop savoir où le vent les entrainent, toute logorrhée doit inquiéter, les choses simples tiennent en peu de mots, nul besoin de leurs trouver des synonymes ni de les emballer dans du papier de soie…
Une perspective alléchante n’est jamais qu’une proposition, jamais une certitude, à la plus louable des intentions il faut toujours opposer la possible manipulation, ce n’est pas être suspicieux que de ne pas prendre pour argent comptant le discours le plus charmant, l’objet dans la vitrine est disposé de façon à ce que le chaland lui trouve tous les attraits, qui sait s’il lui reconnaitra les mêmes dans son salon, tout dépend de l’éclairage « M’sieurs Dames ».
L’espoir de réaliser un rêve, de viser un objectif, de se mesurer à l’inconnu, ou de se proposer un challenge exige d’y consacrer toute sa bonne foi et son énergie, c’est bien pourquoi il faut toujours envisager le revers possible afin que la déception ne soit pas délétère. Elle le sera à la mesure de ce qu’on aura bien voulu lui prêter d’utopie ou de fantasme.
La déception n’est jamais un échec, mais une leçon, un apprentissage de la gestion de nos ressentis et de nos instincts. Les émotions sont toujours mauvaises conseillères, sans les ignorer, ne leur laissons pas nous imposer leurs lois. Aucune désillusion, fut-elle un crève-cœur, ne doit nous inciter à renoncer à toujours ESSAYER ! Le Graal est peut-être à l’arrivée…
Magnifique réflexion et excellente description qu’est la déception.
La leçon décrite au dernier paragraphe est rassurante et encourageante.
Merci pour ce texte et avec mon admiration.
Bise
A
Merci Alain, vos commentaires sont à chaque fois sources d’échanges agréables et fructifiants. Merci de votre fidèle attention, la barre est tellement haute…