Comme le Père Noël semblait avoir définitivement quitté nos contrées, je me suis dit qu’il était temps de me défaire de mon sapin qui trônait depuis des semaines au coin de la cheminée. C’est une décision qu’on prend le coeur un peu serré, la magie s’est dissipée, alors qu’on l’avait habillé avec entrain, déposer délicatement les décorations, les unes après les autres, demande un effort qu’on ne consent qu’à regret. Les boules scintillantes et les guirlandes éteintes vont rejoindre celles qui n’avaient pas été choisies, et retrouver, pour une année, enveloppées de papier froissé, le carton qui rejoindra un coin du grenier…

L’arbre en se dénudant perd un peu de sa prestance, il en laisse tomber ses branches assoiffées et tapisse le parquet d’épines qui n’en peuvent mais… Le salon, sans dessus dessous, peine à retrouver allure moins désordonnée, finalement le voilà sans maquillage ni habits de fête, la nouvelle année a pris toute la place, dehors tombent les flocons qui boudèrent Décembre, l’ordinaire a repris ses droits, plus un ruban ni un papier ne trainent, le divan a repris l’avantage et garde bien alignés ses cousins selon un protocole élégamment étudié, les papillotes et les chocolats se sont installés bien au chaud dans nos capitons, il va falloir se contenter de bouillons, de légumes tout en vapeur et repousser loin des yeux et du coeur tout ce qui serait susceptible de « booster » l’aiguille de la balance…

Il neige de plus bel, mais point de traces de traineau, ni d’empreintes de rennes au galop, le jardin immaculé s’est paré à son tour de cristaux argentés, l’arbre ingratement mis au rebut blanchit dans le cimetières des jours de fête, l’hiver a beau faire un retour fort prévisible, il ne sera rien qu’un hiver de plus, et nous pourrons sans risque, faire flamber quelques bûches dans nos cheminées désertées…

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