Une boite en métal a pris la poudre d’escampette pour une ile où le soleil a sa place en hiver. L’air plus doux sent bon le maquis, la mer et les amis. Pas de première jeunesse et fort prudente, elle a, pour ce faire, revêtu une capeline de bulles qui fera office de garde-corps dans le tangage d’une traversée nocturne, c’est qu’elle contient quelques fragiles gourmandises, mais le confort n’excluant nullement l’élégance, toute à sa joie de ce voyage inattendu, elle a accroché un nœud rose à son chapeau !

Les gâteaux délicats n’auraient jamais envisagé pareille aventure sans les encouragements de leur dame pâtissière qui leur vantât le plaisir du chemin à parcourir avant de voir se dessiner sur l’horizon des vagues les côtes ourlées, toute en majesté, la Corse laisse sa garrigue verdoyante plonger dans la Méditerranée, tandis qu’au loin, il se puisse que les sommets de Bavella se soient endimanchés de neige immaculée.

Tant de beauté se mérite, il faut savoir patienter, bien se cramponner dans les creux de la houle, la mer peut avoir ses humeurs sous les frimas de Janvier… Mais bien arrimée, la boite garde confiance et se souvient des conseils avisés prodigués par celle qui l’a laissé s’en aller, surtout bien résister à l’envie de prendre l’air sur le tillac, l’humidité ne sied pas aux biscuits, mieux vaut rester bien calfeutrée et attendre de retrouver la terre ferme pour s’ouvrir à de nouvelles amitiés. Elles ne manqueront pas de lui faire compliments de ses précieuses dentelles de cassonade, avant de faire main basse sur la marchandise, le sucre a des vertus réconfortantes, la gourmandise ne peut être un vilain défaut quand elle rassemble autour d’une table ceux qui savent le déguster en célébrant les retrouvailles de becs fins épicuriens…

Quand la bonbonnière reviendra bien plus légère mais débordante de souvenirs et de senteurs insulaires, elle retrouvera sa place tout en haut d’un placard, sans pourtant désespérer de se voir offrir une autre occasion d’évasion, les voyages, dit on, forment la jeunesse, mais les vieilles boites un peu cabossées y trouvent aussi leur bonheur.

A mes tuiles voyageuses et leur convoyeur attentif !

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