Je me fous de ce que vous allez en penser !

Je n’en peux plus de souffrir, je n’en peux plus d’aller si mal…

A quoi bon vous expliquer, aucun mot ne pourrait correctement traduire l’ angoisse qui m’oppresse du matin au soir…

Je n’ai de répit que dans le sommeil que me procure les médicaments… Mais il m’en faudrait prendre bien plus encore pour ne pas faire tous ces cauchemars…

Ne vous faites aucun reproche, je n’en veux plus à personne… Et d’ailleurs, personne n’est responsable… Tout est devenu trop compliqué pour moi… Ce que je laisse derrière moi m’est bien égal… Je m’en fous de ce qu’il adviendra de ceux qui me survivront…

Ne cherchez donc pas à tout expliquer ! Tout ne s’explique pas… Mais tout se ressent, et si vous pouviez simplement être à ma place quelques instants seulement… Vous ne poseriez plus de questions !

Ne vous croyez pas obligés de me convaincre de tenir bon, je n’en ai plus l’envie, et surtout plus celle de me battre contre mes démons, vous ne savez rien de mes hantises et de mes supplices…

Laissez moi faire le seul choix qui me délivrerait de ma souffrance… Cessez de me soupçonner d’exercer sur vous un quelconque chantage… Je n’ai plus de force et vous me fatiguez davantage…

D’ailleurs allez-vous en ! Je ne veux plus que vous rodiez sans arrêt à surveiller mon armoire pharmacie, à compter mes bouteilles et mes somnifères… Je sais très bien ce que je fais, et pour quelles raisons je le fais !

Foutez moi la paix !

Vous aurez tout loisir d’en parler quand je ne serai plus là pour vous contredire ! Et vous embrasserez enfin la carrière contrariée de psychologue ou de psychiatre qui vous a tant manqué…

Vous reinventerez un monde qui n’a jamais existé et pour lequel, de toutes façons, je ne suis pas fait !

Foutez-moi la paix !

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