On en connait tous ! De ces gens sur qui rien ne semble avoir de prise. Qui vous aiment bien, mais bon, ne rendent aucune invitation. Qui sont charmants et conviviaux, si agréables dans un diner, souriants et chaleureux que vous imaginez aussitôt vous être fait de nouveaux amis.
Pis plus rien.
Pas un coup de fil, pas un mot, comme si une fois ce bon moment passé, vous n’existiez plus pour eux. Ils ne sont ni fâchés ni contrariés. Non, juste aux abonnés absents pour les retours sociaux. Mais, rencontrez les par hasard, ré-invitez les, passez leurs un coup de fil, ils seront ravis, heureux comme tout d’avoir de vos nouvelles, et ce sera reparti pour un tour de « Je vous aime, moi non plus » !
Indifférents. Pas concernés.
Aucune opportunité ne leur chatouille la fibre sociale, un petit message amical à l’occasion d’un anniversaire, d’une joie ou d’un chagrin ? Que nenni ! Ils auraient eu peur de vous déranger, ça, c’est pour la facilité, ou tout simplement n’y auraient même pas pensé, rien ne leur apparait nécessaire pour entretenir des relations qui n’ont aucun besoin de l’être dans la mesure où elles existent sans aucun effort à fournir, ou qu’elles ne leurs sont pas indispensables puisque toute autre opportunité est à saisir.
Ce sont les mêmes qui s’étonnent que vous ayez plein d’amis, tout en mettant en doute que vous puissiez en avoir autant, c’est bien connu, les amis ne se comptent que sur les doigts d’une main, en avoir davantage est forcément suspect. De ce côté là, ils ne risquent rien, de vrais amis, en général, ils n’en ont point, mais ils drainent autour d’eux une quantité impressionnante de connaissances toutes ravies de les avoir rencontrés, et encore persuadées de s’être fait de nouveaux copains. C’est pourquoi ces mous du genou sont souvent invités car ils sont généralement séduisants et sympathiques, et, avant d’user leurs hôtes de leurs souriantes indifférences, ils font quand même perpétuellement d’autres rencontres qui compensent celles qui s’éloignent faute de rebondissements.
Là, je fais celle à qui on la fait plus, mais rassurez-vous, j’en ai autour de moi, des mous du genou. Régulièrement je me fais duper, car de nature spontanée et expansive, je trouve enrichissantes les nouvelles rencontres, et les mous du genou sans les provoquer vraiment, n’y sont jamais hostiles, ce qui les rend tout d’abord attrayants… Ils ne font jamais rien pour attirer vos bonnes grâces, un charme naturel émane de l’espèce de distance chaleureuse qu’ils trimballent avec leur sourire bienveillant, leur bonne humeur séduisante, c’est bien connu, n’attire que ce qui apparait pas gagné d’avance. Du coup, on est presque toujours fiers de s’être fait un nouvel ami du mou du genou…
Quand on fini par comprendre à qui on a réellement affaire, c’est trop tard, on est cuit, le mou du genou a déjà puisé chez nous tout ce qu’il y avait à prendre et repart voir ailleurs si l’herbe pousse toujours aussi verte. Tout ça sans même s’en rendre compte, sans presque de malice, car le mou du genou s’il est généralement avare de ses sous et d’invitations, ne l’est pas de promesses puisqu’il ne les tient jamais, le mou du genou est toujours débordé, coupable de n’avoir pas pris le temps de vous téléphoner, le mou du genou perd toujours vos coordonnées, ne prend jamais le risque de vous déranger, le mou du genou enrobe de charmantes civilités son égoïste manque d’éducation et sa légèreté…
A bons entendeurs…