Comme cette petite marche qu’on n’ a pas vu, sur laquelle on trébuche et qui nous laisse dégrisé…

La déception est généralement méritée, c’est une erreur d’appréciation, une naïveté impardonnable plus on avance en âge.

Les déconvenues sont la plupart du temps celles qu’on se fabrique à force de se voiler la face. Elles sont les témoins de nos imprévoyances et de nos candeurs.

Cependant la lucidité n’empêchent pas la déception, elle en anesthésie simplement le chagrin. Je me découvre déçue, mais rarement surprise de l’être…

La déception est le prélude au fatalisme dont nous la travestissons. Mais c’est une étape nécessaire avant que de pouvoir renoncer à  nos illusions.

Car il ne peut y avoir d’amertume qu’après avoir eu beaucoup trop de patience. Au surplus, la déception se mérite, car il faut auparavant avoir usé d’une bonne dose d’irréalisme.

Il faut avoir été déçu pour connaître le prix d’une gratitude ou d’une reconnaissance.

Décevoir est peut-être pire qu’être déçu, puisqu’on trouve presque toujours des circonstances atténuantes à  ceux qui nous déçoivent, tandis qu’on n’a souvent de pire censeur que soi-même.

Il ne sert pourtant à  rien de chercher des excuses à  ceux qui nous ont désappointé. Ils sont d’ordinaires assez déçus d’eux-mêmes.

Nos espoirs ne sont souvent que chimères tandis que nos déceptions sont toujours des certitudes…

C’est sans doute par vanité ou par prétention que nous faisons de nos rêves des baudruches, et c’est parce que nous manquons de souffle qu’en se dégonflant elles nous laissent faces à  nos pauvres impostures.

Je voudrais ne plus jamais être déçue. Mais pour cela il me faudrait renoncer à  rêver, or ce n’est pas dans ma nature.

Je suis donc contrainte de ne continuer à  rêver que dans la mesure où je m’accommode de mes possibles déceptions…

Rêves et  déceptions ont ce terrible point commun de ne connaître ni limite ni mesure…

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