Certains soirs, pour peu qu’une musique douce caresse votre cœur, le voilà qui pour un rien chavire. Un après-midi qui s’étire, une pénombre qui déjà descend recouvrir ce que le soir nous dérobera plus tard, et Dame Mélancolie qui s’empare de tout ce que dorénavant, vous ne pourrez plus colorier à votre guise.
Ouvrez un livre et votre regard se brouille. Les phrases ne ressemblent plus à rien, vous restez hypnotisé par cet enchevêtrement de lettres que vous n’en finirez jamais de relire sans en comprendre le moindre mot.
Cette envie d’écrire qui vous taraude jusqu’à ce qu’un crayon ou un clavier prenne possession de vos doigts pour aussitôt vous trahir. Rien ne vous inspire que l’obscurité qui mis ses habits de deuil pour saluer la journée moribonde. Les notes en cascade suivent le corbillard d’un dimanche de plus sans quelqu’un à qui parler.
La solitude, adossée au chambranle de votre porte a ce sourire de commisération qui ajoute à cette agaçante inertie endimanchée. Rien ne parait avoir d’intérêt, le ridicule ne tue point quand tant de tâches pourtant vous attendent.
« Les sanglots longs des violons de l’automne bercent mon cœur d’une langueur monotone…. » comme disait si bien Verlaine. Une si belle façon de la traduire au plus juste, cette torpeur toute de nostalgie, de mélancolie teintée de lassitude dont s’échapper exigerait l’énergie que vous n’avez pas.
Et ces heures qui s’écoulent, inlassablement, prisonnières des aiguilles d’un temps engourdi, en écho aux frémissements qui, en s’unissant, fabriquent ce déconcertant silence. Une pause languissante que pourtant je rechercherais aussi vite se serait-elle absentée. Un soupir posé sur une vacuité emplie de ce que put contenir une journée aussi bien qu’une vie. Ce songe silencieux où vous ne parvenez pas vous-mêmes à mettre un peu d’ordre.
Un jour plus languissant qu’aucun autre, comment dire autrement qu’un dimanche ?
Merci Mo,
« …..tout suffocant et blême, quand sonne l’heure, je me souviens des jours anciens « … mais je ne pleurerai pas !
au plaisir de vous lire.
A.