Mot à  Mo

Ben oui, Louise attend son gamin ! Un grand gamin certes, mais pour Louise « Petit Pierre » , dut-il avoir l’âge d’un homme mûr, sera toujours son « petit ». Louise est une mère louve qui cache bien son jeu.

Petit Pierre, donc, est arrivé. Louise ne l’a pas encore vu car il a mieux à faire, un reportage sur le hockey. Mais Louise est heureuse puisqu’il respire très près d’ici. Ca suffirait presque à Louise de le savoir là même sans le voir, sa présence pas loin d’elle donne à sa journée la couleur du bonheur. Après son travail, il viendra et Louise l’aura pour elle toute seule, comme au bon vieux temps. Elle dégustera les heures qu’il passera près d’elle, car ces moments précieux ont le pouvoir de la rajeunir, ceci-étant, le voir si grand lui rappelle quand même qu’elle n’a plus vingt ans !

Louise a fait des beignets sous pretexte que c’est bientôt Carnaval, mais c’est plutôt pour lui faire plaisir, Louise déteste les odeurs de friture. Elle est passée chez son boucher pour lui acheter son morceau de viande préférée qu’elle lui cuisinera comme il aime depuis tout petit. Rien que l’odeur qui s’échappe de la poele réchauffe le coeur de Louise, elle répugne à manger ce foie de veau dont il se régale, mais que ne ferait pas Louise pour accrocher un sourire de gourmandise à son fils chéri, cet astre lumineux qu’elle n’en revient toujours pas d’avoir engendré !

Comme vous pouvez le constater, Louise n’est jamais impartiale, quoiqu’elle en dise, quand il s’agit de ses enfants ! Légèrement dithyrambique, Louise clame haut et fort que bien au contraire, elle les voit tels qu’ils sont, c’est-à-dire incroyablement beaux et intelligents, gentils avec ça, généreux, prévenants, parfaits, quoi… Vous en conviendrez aisément, Louise a pour eux les yeux de Chimène, parfaitement ! Mais si Louise veut bien vous le concéder, elle ajoute aussitôt qu’ils le méritent amplement !

De sa fenêtre Louise regarde son fils partir à la Patinoire, c’est plus fort qu’elle, le voir là, ça lui fait chavirer le coeur ! Moquez vous jeunes gens, un jour viendra où vous aussi, comme Louise, vous vous surprendrez penchés à la fenêtre, à grapiller un peu d’une silhouette qui s’éloigne de là où elle n’est plus tous les jours…

Pierre, est redevenu pour deux jours à peine, (complétement à son insu, Louise l’avoue), son petit garçon d’avant. Chloé qui le sait bien, lui a prêté le temps d’un week-end, et Louise écoute à la lettre sa jolie-fille qui lui a conseillé de bien en profiter. Pierre retrouvera femme et enfants demain, sans se douter certainement du bien qu’il aura fait à sa maman. C’est ainsi que Louise, pour deux nuits, s’endort heureuse et apaisée, puisque qu’il est là, tout près d’elle, comme jadis, quand elle avait juste un peu plus de vingt ans !