Que dites-vous des jours d’après ? De ceux qu’on met entre parenthèses, qu’on fait mine d’ignorer, parce qu’on a trop mangé, qu’on est fatigué, et qu’il faut se tenir prêt pour recommencer à festoyer afin d’enterrer cette année épuisée qu’on préfèrera oublier au profit de la nouvelle qui, quoiqu’on tente de s’en convaincre, ne sera pas à la hauteur de nos vœux les meilleurs.

Que pensez-vous de ces jours ridés qui n’en peuvent mais de cet an pesant, qui devront jusqu’à minuit faire semblant d’avoir été heureux alors qu’ils l’auront parsemé de tant d’inquiétudes et de chagrins ? Pour quelques pincées de bonheurs saupoudrées sur nos désillusions, et pour quelques victoires suspendues à nos lauriers, combien de vestes retournées, d’engagements bafoués, de larmes ravalées ?

Ces journées grises que le gel ne réussit pas à blanchir, ces après-midi ternes dont la solitude s’est éprise, ces silences lourds qui révèlent tant d’ absences. Ne reste que le fugace souvenir des voix que le temps gomme et l’ombre des sourires qu’une ivresse autorise avant que des lendemains ne chantent moins bien.

Cette nécessité d’être joyeux, pour ceux qu’on aime et dont on ne voudrait pas gâcher le bonheur présent. Ces sourires que trahissent des yeux embués de larmes qu’on peine à retenir, parce qu’une vie presque entière est désormais figée derrière soi, que l’horizon se rapproche alors qu’on le pensait hors d’atteinte, et que les chants de Noël ne servent plus qu’à souligner sa proximité et le peu temps qui reste pour accomplir les rêves mis de côté.

Que dites-vous des jours qui se comptent à rebours jusqu’au douzième va-et-vient du balancier de l’horloge qui fera de la seconde suivante le début d’une année toute neuve sur laquelle aura déjà déteint celle qui l’aura précédée ? De ces heures agonisantes dont nos montres déjà sonnent le glas, de ce qu’elles emportent avec elles et de ce qu’elles nous abandonnent faute de ne savoir quoi en faire ?

C’est ainsi qu’on va la noyer cette année de plus, cette année de trop parfois, quand elle fut trop cruelle, dans les cotillons chatoyants, dans l’alcool oublieux, dans ces rires qu’on n’a plus besoin de forcer puisque c’est de nous que se moquent ces jours d’entre-deux. Bientôt l’heure viendra de s’embrasser et de se souhaiter tout le bonheur qu’on n’attend plus, la santé qu’on a peut-être déjà perdue, et de faire semblant d’y croire parce qu’en douter serait mal élevé !

Bonne et heureuse année….

One Reply to “Noël, joyeux Noël et puis…”

  1. C’est bien ça chère Monique mot pour mot …. Je confirme! Bonne année il faut bien se le dire quand même un peu par superstition des fois qu’elle soit meilleure ..,

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