Ce matin là Louise s’est sentie « so british » !
Le couronnement d’un roi, voilà qui a de la gueule et pose son bonhomme !
Louise n’avait jamais approuvé les moqueries provoquées par les oreilles en feuille de chou dont ce pauvre Charly était affublé, mais elle ne put que constater leur extrême utilité quand Justin Welby (le pragmatique archevêque de Canterbury) vissât opportunément la couronne sur le crâne aussitôt royal. A cet instant, Louise eut aisément pu laisser couler une larme d’émotion si elle n’avait perçu dans le port de tête de « son » roi, une tentative ultime d’équilibriste pour conserver son diadème le plus longtemps possible, jusqu’à son trône dans un premier temps…
Louise tremblait en imaginant la bijouterie royale glisser inexorablement pour s’écraser sur les dalles de Westminster Abbey… Mais « Fred », à petits pas prudents et contorsions discrètes, assurât le transport audacieux et put s’asseoir, soulagé mais toujours vigilant, sur le siège dynastique. « Gladys » le rejoignit toute aussi empruntée, avec un petit sourire que Louise trouvât légèrement déplacé, certes, sa patience avait été enfin récompensée, mais Louise, qui avait estimé en son temps que Diana poussait le bouchon un peu trop loin, « never explain, never complain », sourit (en son for intérieur, ce qui lui semblât plus adapté), car Louise trouve les histoires d’amour « so delightful ».
Louise respirât, elle-même hiératique, tenant sa tête bien droite, le dos appuyé contre le dossier de son divan, c’était sa façon à elle de soutenir la royauté, machinalement, Louise tenait dans sa main droite une tasse de thé comme seul sceptre à sa portée !
La cérémonie durât si longtemps que Louise en oubliât de déjeuner, c’est que le suspense était à son comble quand au balcon du palais toute la famille vint saluer la foule, Harry viendra, viendra pas ? Louise, qui est pour la paix des ménages, espérait encore que son rouquinet d’ex prince ferait la bise à son royal et magnanime « Daddy », mais le protocole eut le dernier mot et Louise du se contenter de scruter l’apparition familiale dans ses moindres détails, mais ne trouvât rien ou pas grand chose a en dire, si ce n’est ce facétieux pt’it Louis jamais à court de grimaces. Louise, d’ordinaire assez stricte sur quelques principes fondateurs d’une éducation, reconnut que cet enfant était finalement « so amazing ».
Quand Louise, qui n’avait pas été invitée, dut les laisser vaquer à leurs royales obligations, elle ouvrit la porte fenêtre de son balcon et, consciente de l’importance de l’évènement historique qu’elle avait vécu, Louise s’y présentât, solennelle, mais elle dut se contenter du frémissement des branches des platanes sous la risée… Quelques gouttes de pluie et voilà qu’une éclosion de parapluies fleurit sur les trottoirs !
Louise trouvât ça « so english »…
Sacrée Louise ! So Delicious !