Cruelle destinée que celle d’exister puisqu’il faudra un jour y renoncer.

Se pencher un instant sur le fait d’être vivant… Sans chercher pourtant à en comprendre le pourquoi et le comment, rien qu’un regard porté sur cette « curieuse réalité » nous entraine dans une vertigineuse spirale dans laquelle j’espère ne pas vous entrainer maintenant sans que vous ne laissiez, et votre corps, et votre âme finalement s’en éprendre…

Cependant, si j’observe combien la vie peut être implacable dans ses cheminements, puisque seule arbitre de ce qui nous arrive ou pas, sans l’ombre d’une quelconque justice, parfois même accablante et sans pitié, je ne peux pourtant que l’aimer sans réserve. Tel l’aimant retient le métal, elle a saisi les fils de la marionnette que je suis entre ses doigts, mon unique ambition est de transformer les pantomimes qu’elle m’impose en une chorégraphie bien à moi qui puisse donner un sens à ce que je suis ici. Ainsi pourrai-je transfigurer la fatalité en lui donnant une signification à la portée de mon humanité.. L’oracle ne prédit que ce qu’on veut bien entendre….

Les petites choses qui font qu’une journée s’illumine ou s’assombrit ne sont que l’interprétation que nous en faisons, au moins en partie. Mon voyage dure depuis assez longtemps pour que je puisse en tirer quelques leçons. Le meilleur fut délicieux, le pire formateur. Je vois ces dizaines d’années comme un apprentissage qui me mène là où j’ai décidé d’aller, quitte à emprunter des chemins de traverse. N’est pantin que celui qui le veut bien. Chacun d’entre nous possède la paire de ciseaux qui le libérera, à défaut, la volonté de tenir lui-même les rênes de sa monture.

Je la trouve merveilleuse cette vie intransigeante qui d’un rayon échappé d’un ciel gris se fait soudainement plus douce, cette existence qui n’engendra pas seulement ce que nous distinguons au premier abord de laid, mais tant de beautés aussi, précisément extraites du pis. J’y vois l’œuvre persévérante, précieuse, et pour tout dire inévitable et plus que nécessaire des êtres que nous sommes. Et, si, dans la nécessité qu’à toujours eu l’Humanité d’espérer plus grand et plus puissant qu’elle, d’adorer quelque dieu qui dans sa grande clémence lui faciliterait les choses, ne serait-ce pas simplement l’aveu d’une paresse qui déléguerait à cet Autrui hypothétique le pouvoir de faire le travail à sa place ? Narcisse s’est noyé dans son reflet, apprenons à nager sans bouée, et que ceux qui pensent que c’est impossible soient priés de ne pas déranger ceux qui essaient… « Aide toi et le Ciel t’aidera »…

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