Un tendre matin s’est épris des heures claires qui s’habillent d’aubes sobres, des voix diaphanes s’élèvent sous les voûtes célestes traversent les corps et pénètrent les âmes, dieux quelle sublime inspiration soufflez-vous pour qu’ainsi naissent de ces ineffables harmonies à votre gloire ? La passion toujours enflamme l’imagination et conduit au prodige, si le Paradis existe en ce monde de détresses, ces complies séraphiques en sont un aperçu, qui d’une portée abolit la perfidie, la laideur, préserve la candeur, oblige au recueillement pour mieux élever les cœurs.

Ces cantiques apaisent l’esprit, si magiques mélopées qu’elles nous emportent là où la plupart du temps nous refusons d’aller : au plus profond de ce que nous sommes en réalité, qui parfois nous inquiète, la musique nous prend par la main et nous entraine au plus près de notre vérité, pour dans un miroir plonger et l’espace d’un moment débarrassé de nos costumes d’apparats, se découvrir possiblement beau… Dans le plus simple appareil, n’être plus qu’attentive écoute aux beautés de ce monde. Les brumes se dissipent, les aubes claires dessillent nos regards étriqués qui enfin recouvrent la vue, bénies soient ils ces motets qui aux plus haut des cieux portent nos élans d’humanité. D’une masure qu’ils enveloppent de leurs mélodies inspirées ils font un palais, les chœurs envoutent nos espérances, faut-il entendre un Ave Maria ou le Cantique de Jean Racine, pour s’en convaincre et se reprendre à aimer ?

Cette messe consacrée s’élève à la gloire d’une seule symphonie, celle de la Vie, des voussures, qu’elles soient de pierre d’églises, du bois des forêts, des nuages du ciel, où celles des plus harmonieuses arches de notre conscience, elle saupoudre ce qu’il nous reste d’humanité d’un amour inconditionnel qu’à notre tour, miraculeusement, nous nous sentons capables d’offrir au monde entier.

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