Qui n’embrume pas mon esprit, mais dont le manque vrille le creux de mon ventre, m’oblige aussitôt à me saisir d’un crayon, d’un stylo, d’un clavier, que sais-je si une craie ou un morceau de charbon ne feraient pas l’affaire quand l’envie m’en prend ?…
Je ne sais encore, la plupart de temps, de quel tissage s’enticheront mes mots, ma main s’abandonne à la magie qui s’en est emparée, une émotion peut-être, un moment de grâce, une indulgence sans aucun doute, s’empare de ma plume qui orchestre à ma place la chorale de belles majuscules et de mignonnes minuscules…
Un brin d’histoire, un peu de poésie, un parfum de nostalgie parfois, saupoudré de ce qu’on nomme amour, tendresse ou amitié selon le sujet abordé sur la pointe des pieds, une chorégraphie apprise sur le bout des doigts anime l’encre et la feuille. S’envole une calligraphie légère qui apaise mon désir et rend l’addiction enfin supportable…
Les mots auront bientôt noirci le papier. Mais auparavant, usant de leurs charmes qu’ils ont fort nombreux ils m’auront séduite d’une tonalité ou d’une teneur plurielle… Entre les lignes qu’ils s’appliquent, bon an mal an, à respecter, ils suggèrent parfois d’autres horizons, laissant aux lecteurs user de leur imagination. Ainsi vont les propos dont ils se saisissent pour plus tard les relater à leur façon, les écrits restent heureusement dit-on, mais avant qu’ils ne soient correctement soulignés, ils auront été brinquebalés par ceux qui les survolant ne les auront pas correctement imprimés… D’autres, les recueillant avec précaution, leur reconnaissent leur véritable valeur, mitigée d’un soupçon de leur perception en partage.
Si je ne crains pas que ma folle envie s’évanouisse au fil de l’écriture, c’est que j’en connais l’éphémère assouvissement, le « stupéfiant » soulagement d’une exigence jamais rassasiée, à peine ressentie déjà disparue, à nouveau, sempiternellement maitresse de mes entrailles. La liberté que s’octroient les mots enfin lâchés sur une page font à jamais d’eux des chapardeurs de coeur, des détrousseurs d’âme…
Très joli texte.
Merci, Mo.
Amicalement