Non, ce n’était pas un saule pleureur, c’était un arbre dans toute sa splendeur !

Pourquoi l’avoir soupçonné d’être triste quand de tant de dorures l’automne l’avait affublé et que de toutes ses couleurs il respirait le bonheur ?

Sous le soleil de Novembre il rayonnait encore, roi d’un parc où il régnait depuis des décennies, il affichait chaque saison un costume taillé sur mesure, celui là, s’il annonçait les froidures à venir, réchauffait la nature déjà somnolente. Mais sur sa palette mordorée la verdure s’est peu à peu fanée, l’arbre rougissait en se dénudant devant ses épineux voisins qui eux, jamais ne se départait d’une aiguille. L’arbre majestueux laissait choir ses branches jusqu’au sol herbeux dont il caressait les brins bercés par un léger zéphyr.

De sa toison, bientôt le gel fit une cascade de cristal qui à ses pieds se brisa. Mille gouttes rousses dessinèrent autour de son tronc un tapis sur la pelouse engourdie.

Ce saule, d’ailleurs, n’en était peut-être pas un, un frêne plutôt, ou un bouleau ? Peu importe tant il avait belle allure, posé dans un écrin de mousses et d’herbes folles, dans le silence frais d’un automne déjà bien avancé. Son feuillage ondulait tel les blés sous le vent, des enfants aux écharpes colorées s’étaient engouffrés sous ses frondaisons, Colin Maillard aux yeux bandés n’y avait vu que du feu !

J’ai tenté d’en garder une trace pour plus tard, quand l’hiver l’ayant complétement déshabillé il n’en subsisterait plus aucun pigment moiré… Je l’ai saisi à la volée, entre deux risées, ce cliché témoignerait de sa beauté quand certains en douteraient en le voyant ainsi défroqué !

A « mon » arbre, Cours, Epinal 2022.

One Reply to “Larmes de cristal…”

  1. Au pied de « mon » arbre, je vivais heureux(se)
    J’aurais jamais dû m’éloigner d’ « mon » arbre,
    Au pied de « mon » arbre, je vivais heureux(se)
    J’aurais jamais dû le quitter des yeux !
    (G.Brassens)

    Héhé

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