Une pie, sur le moignon moussu d’un saule dénudé, de son bec pointu, déchiquète je ne sais quelle pauvre bestiole ressemblant à un asticot avant de s’en goinfrer sans vergogne. Vous allez vous étonner que je me préoccupe des agissements d’un oiseau sans doute affamé sous les frimas de Janvier ? C’est que je ne peux m’empêcher de me mettre à la place de ce vermisseau innocent qui à peine la journée commencée, la voit déjà se terminer aussi tragiquement.

La pie, de contentement saute d’une branche à une autre, retourne à son assiette de mousse, vérifie qu’il ne reste vraiment rien à grignoter, et s’envole lourdement puisque lestée d’un repas inespéré.

Que voulez-vous, mon empathie frise parfois l’excès, et me voilà toute attristée d’avoir assisté, bien contre mon gré, à ce spectacle carnivore dès potron-minet. D’autant que je suis presque herbivore et que je ne devrais pas me mettre dans un tel état vu que l’oiseau aura eu sa pitance, qu’il mérite bien par ailleurs, quoique coupable pressenti d’être un voleur… En l’occurrence, le ver n’avait rien de luisant qui puisse à ce point lui attirer ces ennuis… Après tout voilà bien représentée à l’instant la loi de l’offre et de la demande impitoyable que propose Dame Nature, l’éternelle lutte du pot de terre contre le pot de fer, le pauvre lombric n’avait que peu de chance de s’en tirer devant ce monstre tout en plumes aux yeux révolver.

Mais je m’égare et vous raconte un peu n’importe quoi, c’est toujours comme ça quand je laisse divaguer mes doigts sur le clavier, ils se saisissent d’un mot, d’une idée, de façon complétement aléatoire, que je ne maitrise pas, et m’en font tout une histoire, alors que, vraiment, moi, je ne leur avais rien demandé ! Ils sont très susceptibles et ne tolèrent guère que je leur suggère de se calmer et de songer à gribouiller quelque chose de plus intéressant… Alors, cette fois encore, ces prétentieux se sont crus autorisés à échapper à ma censure, et hop, voilà que mon index a, sans scrupule décidé d’appuyer sur la touche finale, ça y’est, trop tard, c’est fait : « Publié » ! Désolée…

One Reply to “Et « pie » voilà…”

  1. Diantre ! Ces doigts délicats là n’en font vraiment qu’à leur tête ! Et, finalement, c’est tant mieux puisqu’ils écrivent fort bien, ces « indisciplinés ».
    Merci

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