Un grand chagrin tel une sangsue cherche sans fin de quoi se nourrir pour ne jamais s’éteindre… Il ressemble aux hésitations de ce printemps larmoyant, qui n’en finit pas de tergiverser entre éclaircies et pluies… Certains matins lumineux laissent envisager le retour de jours plus heureux, ou du moins de quelque douceur bienvenue qui enlacerait mon coeur douloureux… Mais ce serait oublier que chaque caresse se souvient de celles qui ne sont plus, et que chaque petit bonheur qu’on accueille réveille ceux qu’on ne pourra plus jamais partager… Alors commence un apprentissage que ne couronnera aucun diplôme enrubanné, celui d’une lutte incessante contre la déchirure qu’aucun fil assez solide ne parviendra à retenir entre ses points serrés… Un rayon de soleil est une brûlure, une averse un frisson, l’espoir renait à peine qu’il s’effondre sur une flagrante révélation, rien ne sera plus jamais comme avant… Ce qu’on sait déjà nous revient en plein figure comme si nous l’ignorions encore, au moment même où l’âme reprenait son élan… Vivre l’Absence est un labeur ingrat, toujours sur le métier il faudra remettre l’ouvrage. Et si parfois je me surprend à être heureuse, je m’en trouve si coupable que je remets à plus tard l’idée de persévérer… Le bonheur est une notion difficile à expérimenter seule, chacun de ses petits morceaux ne s’épanouissent qu’en se mêlant à ceux d’une âme sœur, chaque ravissement se veut le jumeau d’un autre, le bonheur complet est une communion, sans elle il ne peut être « parfait », et reste en attente de ce qui adviendra, ou de ce qui ne sera plus…

3 Replies to “Deuil ?…”

  1. En partant, Jean Claude et Grenouille n’ont jamais douté de toi Monique, de ta force et de ton amour de la vie. C’est ce qui les a fait partir en paix. Tu leur a donné la plus grande preuve d’amour qui soit.
    Je crois qu’ils attendent que tu sèchent tes larmes et que tu te donnes aujourd’hui, cette même preuve d’amour, en acceptant d’être heureuse, sans jamais les oublier, puisqu’ils sont en toi pour toujours. 😉

    1. Toi et tes mots justes, avec juste ce qu’il faut d’espoir et de tendresse… Merci… Je les aime comme avant, comme toujours, si les âmes jamais ne meurent il faut cependant apprendre à marcher à l’aveugle, sans plus pouvoir vivre de la même façon, ensemble, nos si terrestres échanges et désirs. L’admettre est une chose, s’en consoler en est une autre…

      1. C’est vrai, tu es seule pour parcourir ce chemin, et il n’y a que toi qui connaît le poids de la peine portée chaque pas, jour après jour. Je t’embrasse de toute ma tendresse et mon affection.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *