C’est un ciel qui ne veut rien dire de ses intentions. Il s’est peint en gris, mais ce pourrait être en bleu en un rien de temps. Les crocus d’ailleurs, ne savent quoi faire de leurs corolles encore frileuses qu’ils tiennent serrées pour y garder le peu de chaleur dont la veille avait bien voulu partager les faveurs.

C’est un ballet entre une lumière timide qui pourrait en un instant jaillir des nues et la lourde épaisseur d’un ciel encombré… Une mésange s’est risquée hors des verdures, elle disparait, revient se poser sur les moignons d’un arbre ébranché, hésite et s’envole voir ailleurs si la journée à meilleure mine.

Ce sont des jours sans certitude, entre « chien et loup », qui nous laissent perplexes, à attendre sans grand espoir qu’ils en finissent de tergiverser et décident enfin de ce qu’ils veulent être… Ce sont des matinées esquissées au crayon de papier, qui s’étirent sans jamais rien proposer. Je les prends avec des pincettes, elles pourraient déteindre sur mon humeur et me réduire à peau de chagrin.

Les toits ont pâli dans la nuit, ne reste qu’un halo oranger autour des cheminées, pas un courant d’air ne vient bousculer la nature figée. C’est un matin immobile muré dans un silence de froidure, c’est encore bien elle qui mène la danse… Le moindre rayon à cette saison ferait prendre des vessies pour des lanternes à qui ne connait rien aux saisons, les matins de glace ont le même azur qu’un été de canicule !

Feignant d’ignorer leurs façons, je dessine mes heures aux crayons de couleurs, il n’est pas question de laisser l’indécision d’un Mars entraver mes projets, je peux, entre les gouttes, me frayer un chemin bien à l’abri des pleurnicheries d’un hiver à l’agonie…

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