C’est un dernier jour d’année qui a fait de son mieux pour la quitter en beauté. Il a laissé le vent déblayer le reste des feuilles fanées, saupoudré de blanc tous les toits alentours et pris garde de ne rien provoquer qui eut pu nous contrarier davantage.

En se refermant, trois cent soixante cinq pages ont été tantôt cornées ou déchirées… La main qui les tourne n’est pas toujours délicate, elle enrage parfois d’avoir à se passer de ceux qui s’en échappent et maudit celles qui restent blanches… Une année n’est pas grand chose, le temps ne laisse qu’un courant d’air qui caresse les doigts qui le feuillettent…

Les jours dansent une ronde interminable au rythme saccadé de nos urgences, de nos priorités, de nos besoins… Puis, comme pour reprendre un nouveau souffle et ne pas s’éreinter, on a convenu d’un jour qui clôturerait cette course effrénée. La nuit de ce dernier rendez-vous augure d’une nouvelle « révolution » autour d’un Phébus qui n’use que d’un mois à peine pour tourner, tel Narcisse, sur lui-même !

La tradition veut qu’à cette date on se souhaite le meilleur, l’aube d’une nouvelle année est source de projets fussent-ils sur la comète. Ils s’en passent des choses le temps d’une valse solaire, et pourtant, quand la musique cesse avant qu’une autre nous entraine, seuls quelques évènements ont retenus notre attention.

Ma circonvolution n’aura pas été vaine, tous ceux que j’aime répondent encore à l’appel, j’ai attrapé au long du chemin tous les petits bonheurs qui passaient à portée de mains, ils m’ont souvent consolé des ornières dont il m’aura fallut m’extraire… J’ai fait de belles rencontres que je ne peux imputer seulement au Hasard, mais certainement aussi à mes « nécessités »…

Le monde d’avant vient de laisser sa place au suivant. Pour couronner le soin que j’avais pris à préserver ses beautés, à ravauder ses accrocs, à dénouer ses courbatures, voilà qu’à la veillée du premier soir, des vœux tendres et des aveux doux me furent murmurés comme de jolis secrets. Cette confiance qui m’est ainsi accordée est un baume aux mille vertus qui décidément fait de moi une sacrée privilégiée ! Me voici prête à entamer une nouvelle valse avec mes aimés, les rêves qu’on fait aussi fort qu’on les veut voir se réaliser finissent parfois par arriver… La pudique rareté de ces moments de grâce les rendent infiniment précieux.

Vive la nouvelle année !

One Reply to “Spassiba, merci…”

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