Ce matin comme les autres se faufile dans mon coeur en appuyant là où ma douleur a trouvé refuge, il la pince si fort qu’il a réussi à briser mes remparts et coulent mes larmes si souvent retenues.
Ce nouveau matin qui derrière lui en a semé tant d’autres, épuise l’énergie que je mets à te survivre souriante comme tu m’aimais… Le ciel gris ne saura pas anéantir ce qu’en partant tu m’as laissé, l’amour profond dont tu irradiais et que j’ai précieusement protégé dans le cocon du mien à jamais mêlé au tien.
Ce matin qui ressemble à tous les autres depuis ce maudit février ne parviendra pas plus que les précédents à tisser plus épais le chagrin qu’il m’a infligé. Il ne trouvera aucun fil plus rugueux que celui qui a noué le linceul qui t’a emporté. Je ne crois pas plus aux pilous qu’aux soies ou aux alpaguas, la griffure du jute ne cicatrise pas, ton être à jamais me manquera, mon âme pour toujours t’enlacera.
Comment interpréter ce sale tour qu’on nous a joué, pourquoi ça, pourquoi nous ? Alors que nous étions bien convaincus de vivre ce que nous n’aurions jamais osé espérer, que chaque instant nous était précieux, que nous n’avions d’autre projet qu’un bonheur simple à partager ?…
Mais si les drames seuls sont instructeurs, ne pourraient ils pas n’être destinés qu’à ceux qui n’en ont toujours pas retenu les leçons, quand nous savions d’expérience qu’une chance inouïe nous était donnée d’enfin être heureux ?…
Puisque ce matin comme les autres persiste à exister sans Toi, il me faut bien en accepter l’offrande…
Le hasard n’existe pas, il fallait sans doute s’aimer aussi fort pour qu’une fois encore je m’incline à défaut de comprendre, je n’ai plus d’autre mission pendant ton absence que de m’appliquer à faire ces « devoir de vacances » que tu m’as laissé dans « mon cahier des jours sans Toi » que je devrai te rendre terminé à mon dernier soupir…
« Chaque mot que j’écris en pensant à Toi fait reculer l’Absence, et l’Oubli ne pourra s’y vautrer que lorsque tous ceux qui t’on connu auront disparu… Tant que je suis vivante tu le seras encore un peu, la Mort n’empêche pas d’aimer, elle freine le Temps où je dois te survivre en attendant de te retrouver »…
A JCR (+5Février2018)
Oui, Mo.
Amicalement.
Bientôt trois ans, je ne comprends toujours pas pourquoi, mais je m’incline et je le tiens « vivant »…
Ne pas chercher à comprendre ! Surtout ne pas chercher ! C’est ainsi et ça permet de se révolter parfois contre une certaine tristesse qui semble vouloir submerger ! Même après presque 11 ans ! Déjà !
🙁