Décembre qui clôture l’année, à peine né se prend d’amitié avec le bon Saint-Nicolas pour se faire la main en matière de festivités. Il s’exerce en fait de chars, de défilés, il pique à la machine des costumes chamarrés que de petites mains s’appliquent à broder de rubans dorés. Puis la fête terminée, il se met en veille jusqu’à quelques jours de Noël. Lors, il accroche aux lampadaires des guirlandes en fil d’ange, des lanternes colorées et des lampions tout en paillettes et scintillements. Enfin se dressent au beau milieu des esplanades de grands sapins où sont suspendues des boules chatoyantes qui font danser leurs branches au gré du vent .

Les villes, les bourgs et les villages rivalisent de décors bientôt saupoudrés de neige, si l’heure se veut être à la joie, cette année tristement particulière me trouve un brin nostalgique d’un temps révolu, où pour affronter les frimas manteaux et écharpes nous suffisaient amplement. Maintenant, des masques de papier ou de coton complètent notre panoplie d’espions en quête d’idées cadeaux, on ne distingue plus un chinois pèlerin d’un gazier indigène, tandis que les banquiers se sentent menacés dès qu’un péquin se présente à leurs guichets !

Les boutiquiers font de l’ombre aux curés, tous ensemble aspergeant leurs ouailles dévouées du « gel hydroalcoolique » qu’on réservait jadis aux impondérables pleins d’essence ou salissures inopinées ! Aux caisses des supermarchés, les clients se toisent d’un œil mauvais dès qu’on éternue ou qu’on empiète sur leur « espacement sanitaire » , les amis ni ne s’embrassent ni ne se serrent la main puisqu’à défaut nous ne devons plus qu’entre nous jouer des coudes ! Les gestes qu’on pensait autrefois ouverture ou proposition sont désormais devenus d’impénétrables « barrières »

La pandémie fait du Théâtre dans la rue pendant qu’on interdit celui du Boulevard, chacun son cinéma quand les grands écrans sont devenus tout noirs… La Musique cherche refuge ailleurs qu’à l’Opéra où les danseuses ont confiné leurs tutus, les chanteurs ne jurent que « play-back » seul le Mime Marceau aurait pu en placer une, de postillons empêché !!! (Bip bip bip…)

Même le ciel masque d’un ruban de nuages l’azur qui lui ferait pourtant si belle figure, les lèvres maquillées des élégantes badigeonnent de rouge l’envers de leur camouflage, c’est maintenant au tour des enfants de ne plus reconnaitre leurs parents !

Devront nous faire Carnaval toute l’année ?… Pour celle-ci voilà qui est presque fait, gageons que celle qui s’annonce soit moins hurluberlue, plus rassurante et surtout, surtout, que, l’espoir retrouvé, nous n’en n’oublions pas trop vite les leçons tirées…

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