On ne sait quand ni pourquoi, il arrive qu’un matin le poids en fonte qu’un chagrin avait brutalement jeté à l’aube de la poitrine ne soit plus aussi pesant sur l’effort nécessaire pour trouver de l’air…

La respiration reste douloureuse, ankylosée après tout ce temps tenue en otage dans un espace rétréci. Une grande inspiration, et le flux revient naturellement, sans qu’on ait besoin d’y réfléchir… Ce n’est qu’un discret murmure d’abord, qui vous enjoint d’y croire encore, certes, la tristesse demeure bien sûr, mais qu’il pleuve ou qu’il vente, la lumière a retrouvé une nouvelle intensité, presque celle « d’avant ».

Il arrive que cette petite « résurrection » pèse presque aussi lourd que ce qui l’a jusqu’ici empêchée, comme un regret d’aller mieux, l’idée de n’être qu’une ingratitude, nos souffrances semblent devoir mériter davantage encore d’affliction, comme si l’on pouvait les mettre en balance pour en évaluer le degré émotionnel et convenir d’une torture à leurs mesures…

La vie presque toujours prends le dessus et nous oblige à redevenir vaillants. On la dit toujours plus forte, c’est un peu vrai, même si cette vertu exige qu’on l’accepte comme un cadeau et non comme une contrainte. « Aller mieux » est une situation complexe qui nous laisse toujours un peu coupable d’on ne sait quoi, alors qu’il faut la laisser s’installer tranquillement sans chercher à l’accélérer ou à la ralentir selon des critères délétères.

A quel instant se dessine cet escalier fait du bois de nos chagrins, qui, sauf exception, nous hisse à chaque fois un peu plus haut pour nous offrir, si tant est qu’on le veuille bien, une vue panoramique, plus vaste et plus belle encore que celle qu’on imaginait ?… A chacun et chacune d’entre nous son « heure » et sa « marche » supplémentaire, c’est au résultat qu’on apprécie le travail de l’artisan…

A mon escalier…

3 Replies to “Ce discret murmure de « l’escalier »…”

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