Aujourd’hui c’est la Toussaint, et même le ciel confond la fête des Bienheureux, avec celle des horticulteurs et celle de nos chers disparus !
Il pleut des cordes de pendus, les nuages ont posé un voile opaque sur la journée et pour bien se tenir, il faut être attristée ou mieux encore, pleurer… Moi, au cimetière, j’y vais quand c’est pas « obligé », quand y’a personne dans les allées et que je peux papoter avec mes défunts sans déranger…
Mais ce matin, j’ai voulu aller déposer des chrysanthèmes colorés sur la tombe familiale, des chrysanthèmes jaunes comme Maman les aimait. Impossible à dénicher chez mon fleuriste préféré tant le monde s’y était très tôt rué !!! Avec générosité, il a quand même trouvé de quoi me « dépanner », et c’est ainsi que tout à l’heure, bravant l’humidité, le vent, et la foule de gens qui ne sont pas endeuillés le reste de l’année, j’ai pu péniblement accéder au mausolée…
J’ai posé mes fleurs sur la dalle mouillée, et debout sous mon parapluie, je me suis demandé quelle mouche m’avait piquée d’aller ainsi saluer ceux qui sont bien ailleurs que là, telle une horloge bien réglée !!!
Parce que voyez-vous, les miens savent bien qu’ils sont dans mon cœur chaque jour, et que les visiter j’y vais à point d’heure ! Ils ont du être drôlement étonnés de me voir plantée là comme une pauvre bruyère trempée ! J’irai même jusqu’à imaginer qu’ils ont dû bien rigoler, ils ont deviné que derrière ma mine affligée, c’est davantage sur mes nouveaux souliers embourbés que je me désolais…
Je ne suis pas restée, juste le temps de déposer ma bonne conscience à leurs pieds, je suis vite partie me mettre à l’abri ! De retour chez moi, je me suis traitée de « mouton de Panurge », après quelques galéjades sans méchanceté, « ils » m’ont tout de suite pardonnée, à condition qu’à leur « santé » je lève mon verre de Chardonnay !!!
Voilà qui est fait !!!
A toutes celles et ceux qui me manquent chaque jour de l’année !
