Mon panier en fut rempli quelques semaines de ces noix fraîches à la coque encore humide, qu’on ouvre avec le bout d’un couteau pour en extraire les cerneaux hâlés. Des heures à les dégager de leur gangue brune, découvrant sous le brou la graine immaculée prête à être croquée.

Je ne sais quel plaisir vient en premier ?… Le germe qui craque sous la dent, l’amertume douçâtre qui se diffuse sur la langue, mais tous d’emblée, à peine ressentis s’en sont allés ! Il faut alors vite en ouvrir une autre toute gourmandise bue… Et ce qui n’était qu’une petite amusette d’après souper devient la danse frénétique du casse-noix, d’une lame et d’épluchures qui laissent la peau des pouces noircie et hachée…

L’automne définitivement installée va les voir doucement se recroqueviller et sécher au creux de leur coquille ligneuse… Gagnant en saveur, certes, pour qui apprécie les pissenlits arrosés d’une vinaigrette aux œufs durs où l’on aura pris soin d’écraser quelques cerneaux racornis, ou agrémentant quelque pâtisserie d’hiver à goûter au coin d’un feu de cheminée..

J’ai remisé le casse-noix dans le panier où restent quelques pommes esseulées, mais pour moi ce soir, c’était ma dernière noix fraîche…

30 octobre 2019…

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