J’ai cueilli un bouquet de mûres que le soleil n’a pas encore réussi à noircir, qui, à chaque éclaircie prennent un coup de soleil, rougissant timidement devant la convoitise des gourmands.

Trempé dans un broc qui fut antan rempli de lait pour le petit-déjeuner, il y puise le peu d’eau qu’il exige pour continuer à se colorer, toutes épines dehors pour décourager qui imaginerait pouvoir s’en emparer.

Sereines sont les baies trop vertes encore pour être chapardées, et pavanent dans le pot toutes feuilles dressées ces fruits convoités…

Entre deux branches barbelées j’ai glissé une ou deux roses d’une trompeuse douceur pour qui ne soupçonnerait pas ses tiges épineuses…

Mon insolente brassée s’est emparé de la fraîcheur de la maisonnée, et s’étire d’aise à la pénombre des volets tirés…

J’ai cueilli un drôle de bouquet piquant, une girandole sauvage glanée au fil d’un jardin hérissé de buissons abracadabrants, il n’y a que ces bouquets là qui me vont, l’académie ne se peut dans mes vases qui n’en sont pas puisque cafetières, pichets, bocaux ou vieilles bassines font aussi bien l’affaire …

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