Février s’étire, certains matins, un soleil printanier nous invite à nous réveiller de l’engourdissement hivernal, les oiseaux mettent à nouveau en musique les allées du parc, tandis que le lendemain habille de givre les toits et les verdures… Un courant d’air soulève les feuilles laissées pour mortes depuis l’automne, d’une jolie rousseur les voilà noircies par le froid des mois passés sous la pluie et la neige. C’est un ballet, une cavalcade bruissante qui balaye le tapis crépitant, l’heure est encore aux frimas savez-vous, mais rien d’étonnant à ces blagues saisonnières, février en est friand et nous joue bien des tours, impatients que nous sommes de renouer avec un peu de douceur.

Le vent frisquet décoiffe tout ce qu’il effleure, les cheveux, les bonnets et les arbres, emportant toujours plus loin les débris de branches ou de brindilles, et plus tristement les papiers, les déchets que sèment sans vergognes certains promeneurs indifférents à la beauté des lieux. Les massifs ne sont plus que plantes froissées qui s’épuisent entre les gelées de Bertha et la chaleur de Phoebus.

L’astre descend, entre les bois et les maisons s’effondre, la lumière prend des couleur de braises derrière les futaies, cependant qu’une mousseline terni doucement ses rayons. Bientôt le jour s’en remettra à l’heure qui avance et déclinera jusqu’à rendre l’âme devant la pénombre où s’évanouit l’horizon… Depuis un moment une lune s’est à son tour dévoilée, pâle rivale de l’astre défunt… Les lampadaires dessinent le bord des rues où trottinent encore quelques silhouettes grises, plus un oiseau ne pipe mot, le silence lui aussi prend ses quartiers dans l’obscurité. Et Février reprend ses droits, il fait froid. Il fait nuit.



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