Chéri me pardonneras-tu d’aller mieux ?…

Mon Ange curieusement je survis, douloureusement, mais je vis encore… Je n’y comprends rien, voilà que je trouve la vie à nouveau belle… Comprendras-tu cet élan qui me porte à respirer les bribes de petits bonheurs que chaque jour je saisis au vol, l’été indien qui roussi les buissons, le ciel infiniment bleu où mes yeux se noient à ta recherche, les dernières roses qui s’obstinent, ou simplement la chance d’être vivante, seule, mais pleine d’espérance.

Je continue de croiser des inconnus qui ont ce privilège inouï de respirer l’automne tandis que tu gis là-bas à l’ombre de ta vie. J’essaie patiemment de ne pas être en colère, de ne pas m’aigrir de cette solitude, de cette abominable séparation que le destin nous a imposé… Je vis chaque nouveau matin comme un éblouissement, je ne peux que constater cette drôle de résilience qui me pousse à rester en équilibre sur le fil des jours sans toi.

Tu sembles t’éloigner doucement de moi, ou est-ce le deuil qui travaille à me consoler de ce chagrin abyssal  ?… Quand sans réponse je réalise que jamais plus tu ne reviendras, l’abime est à mes pieds avec ce vertige qu’aujourd’hui je m’applique à dominer.

Je ne veux désespérément pas que tu t’éloignes, je ne me résous pas à accepter que tu ne sois plus qu’un souvenir, je renâcle à ne t’envisager seulement que dans ce passé récent qui forcement va aller lui aussi en vieillissant… Je rêve toujours que quelque part je peux te retrouver, reléguant ce chagrin aux oubliettes, je scrute la foule, je déambule où nous allions tendrement, je m’interroge sur ce qu’on nomme Temps, je dévore tout ce qui à trait à l’âme, à ce petit rien qui ne se définit pas aisément mais qui pourtant nous détermine au-delà de la chair.

Février me semble si proche encore, et si loin aussi… Comme c’est étrange de peiner à se situer, comme c’est déconcertant de s’habituer à ce qu’on redoutait de pire… Je ne réussis pas à réaliser complétement ce qui nous est arrivé puisque j’ai toujours cette envie de te faire plaisir avec un bon whisky chez le caviste d’à côté ou que je me demande encore si ce pull, si ces chaussures… Tu vois, c’est dans ces instants là que l’épouvante me rejoint, quand mon cerveau se met brutalement à jour, alors je repose la bouteille sur l’étagère, je glisse vers d’autres vitrines…

Mon Amour, m’en voudras-tu de commencer à aller mieux ?… Oh, pas tout le temps bien sûr, ce ne sont que des fulgurances aussitôt évanouies… Mais je m’étonne de sentir doucement l’étau se desserrer, j’en suis soulagée et tellement triste aussi. Ainsi, même ce « Nous » terrestre perdu à jamais ne réussi pas à m’anéantir ? Comme cela me confond et me laisse désemparée !… Mon Ange, comprendras-tu qu’il me faut aller mieux ?…

« Hier n’existe plus. Demain ne viendra peut-être jamais. Il n’y a que le miracle du moment présent. Savourez-le. C’est un cadeau ». Marie Stilkind

A mon Amoureux merveilleux…

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