Sans calendrier ni montre au poignet m’en suis allée bien accompagnée me promener ici et là où nos pas nous menaient… Le temps n’avait guère d’importance puisqu’ailleurs personne ne nous réclamait, depuis peu nous venions de larguer les amarres des quais laborieux que des années durant nous avions du fréquenter….

Partir sans avoir à prévoir quelconque retour, rouler sans avoir défini sa destination, au détour d’un croisement s’engager dans un chemin qu’aucun GPS n’a encore dessiné sur ses cartes de verre, s’arrêter quand l’envie nous en prend, parce qu’une auberge, parce qu’un coin de ciel bleu, parce qu’on a pressenti que l’endroit nous attendait, et parce qu’on l’a justement déniché au détour d’un champ d’orge ou de blé…

Respirer cette nouvelle liberté, savourer ce temps retrouvé sans penser à demain si ce n’est pour se demander quelle nouvelle contrée va nous surprendre ou nous émerveiller, humer ce parfum de bonheur qu’on découvre quand on n’a plus d’autres contraintes que celles qu’on veut bien se donner, oublier presque sans s’en apercevoir qu’une semaine compte sept jours quand à peine entamée on ne sait déjà plus quel jour on est !!!!

Retrouver des gens qu’on aime après trop d’années à les négliger faute d’avoir de temps libre à leur consacrer…. En rencontrer d’autres à peine croisés dans un voyage en de lointaines contrées,  s’en faire aussitôt des amis tant la qualité d’une amitié ne se mesure pas toujours à l’aune des années !…

Continuer son chemin sans s’inquiéter d’un itinéraire à respecter, ne se priver d’aucun chemin de traverse qui nous mènerait à quelque abbaye emplie d’un silence apaisant ou d’une ruine riche d’un passé précieusement conservé. Empreinter d’étroits défilés, pénétrer de profondes grottes aux improbables et fines stalactites qu’un souffle d’air pourrait en un instant briser, ailleurs prendre un bateau pour gagner Trentemoult, flâner sur ses quais en admirant au loin ceux de Nantes…

Puis, au creux du Vercors, un matin faire le chemin à rebrousse poil… Mais sans regret, puisque les yeux emplis de beaux paysages et le coeur débordant de jolies rencontres…

D’autres plaines, d’autres forêts aggrippées aussi rochers ou à de plus modestes collines, d’autres villages à la mode du coin, qui oublient les colombages pour mieux allonger leurs toits ou colorer leurs façades… D’autres clochers, moins pointus, aux ardoises nacrées, aux églises  flanquées de cures désertées,  d’autres champs que cette fin août laisse fauchés comme tous les blés….

Sentir monter l’odeur des sapins, voir au loin les rondeurs verdoyantes où se faufilent de douces vallées, se sentir bientôt de retour parce qu’il aura suffit d’un regard alentour pour se sentir chez soi, ouvrir la porte et sourire en retrouvant l’odeur de ses murs, poser sa valise, l’ouvrir pour qu’enfin l’air des vacances se mêle à celui du retour et se dire qu’on a bien de la chance de pouvoir revenir puisque cela veut forcément dire qu’on a eu celle de partir !!!…

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