La nuit, je fais des rencontres…

Nombreuses, surprenantes, émouvantes…

« Elles » viennent sans crier gare, je vis avec elles d’intenses retrouvailles ou de troublants rapprochements…

Leur voix familières me parlent en silence, je les entends et leur réponds sans mot dire…

Quand elles s’absentent trop longtemps, je m’ennuie d’elles, et je me suis demandé comment les inciter à me rendre plus souvent visite ?… J’ai tenté de leur donner rendez-vous, le soir tombant, je leur disais de passer quand j’irai m’endormir, mais elles n’honorent que rarement ce genre de « convocation », elles font un peu comme elles l’entendent, et devant leurs façons je ne peux que m’incliner et attendre qu’elles acceptent mon invitation ou qu’elles décident du bon moment… J’attends chaque nuit avec impatience, et laisse Morphée me prendre dans ses bras avec volupté, avec cet espoir insensé qu’elles m’apparaissent, à moi, et rien qu’à moi…

Quand enfin elles sont là, l’instant est si fragile qu’en dormant je prie le ciel que rien ne m’en prive, que nul bruit, nulle chose ni personne ne me réveille, que je puisse vivre avec elles jusqu’au bout de ma nuit sans risquer de les voir s’évanouir comme les fantômes qu’elles sont devenues…

Certaines sont de pures chimères qui, aussitôt finies, s’évaporent et ne griffent pas ma mémoire, d’autres sont déroutantes, à mi-chemin entre songe et véritable présence. Je les quitte à regret, ramenant avec moi un parfum, un frôlement, un détail qui les rend véritablement concrètes, palpables… Celles là restent à jamais gravées dans mes souvenirs, sans nul doute elles se sont infiltrées en moi, et me laissent au cœur suffisamment d’émotion pour que mes jours en restent teintés…

Je rêve chacune de leurs présences comme un cadeau inestimable, je ne sais jamais si elles reviendront un autre soir, je redoute d’en être séparée à peine réveillée, je crains que plus jamais elles ne viennent me retrouver… Je reviens à moi, leur présence floue s’échappe dans le matin cotonneux, je tente désespérément de retrouver le fil de notre histoire, mais je sais combien il est vain de chercher à rattraper un rêve, car plus on se concentre pour en reprendre le cours plus il se fond dans la réalité du jour qui s’est levé…

Et quand mes nuits sont d’encre noire, quand personne ne vient me voir, je me réveille sans mémoire, et j’attends que revienne la tombée du jour, car dans l’ombre, je fais parfois de bien belles rencontres…

 

 

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