« Le ciel bleu azur donne à ce matin d’Avril une fraîcheur printanière, mon jardin n’est plus qu’un livre de coloriage où la nature joue du crayon et du pinceau…
Le soleil n’est pas encore très haut, ses rayons caressent à peine les primevères éparpillés dans l’herbe mouillée, l’air parfume la rosée qui les pare de ses perles nacrées, un chat traverse la pelouse en traçant un sillon humide, la matinée s’éveille et se réchauffe sous la douceur naissante…
Les massifs craquèlent sous la terre sèche qui soupire en rêvant d’averses, les herbes mauvaises ont pris quelque avance autour des pivoines naissantes, dépassent la bordure de pierres pour envahir l’allée effrontément ! Les oiseaux piaillent dans les bosquets, quelques papillons jaunes volètent sous le zéphyr, la journée tourne décidément le dos à l’hiver !
J’ai des envies de fenêtres aux carreaux immaculés, de grand ménage et de balcons fleuris… J’ai troqué mes bottes contre mes ballerines, et quoique l’adage veuille qu’on ne se découvre pas d’un fil et de ne s’en remettre qu’à Mai, j’ai remisé les lainages et sorti les cotonnades, la maison cligne des yeux en ouvrant ses volets à la lumière, comme il fait bon respirer un air nouveau ! Mes vases se languissent de bouquets, les murs ont le teint bien pâlot après les mois de grisaille, les voilà retrouvant des couleurs sous les rayons de midi…
S’en est fini des nuages lourds et humides, ça y est, le mois de Juin sera bientôt là avec ses sautes d’humeur et ses brouillons d’été, vite, n’oublions pas de le complimenter sur ses talents d’aquarelliste, il pourrait se vexer et aller exposer ses belles œuvres ailleurs !…
