Les marionnettistes sont des magiciens, des envouteurs de bois et de chiffons, qui d’un tour de ficelle inventent un petit être qu’on aurait eu peine à imaginer l’instant d’avant… Miracle d’un jeu de mains, habileté à donner un visage « humain » à quelques grammes de papier mâché coloré, à lui ouvrir un regard ingénu et mélancolique sur nous-mêmes…

L’agilité de leurs mains donne vie à la matière, l’inerte s’éveille et découvre le monde mobile, s’y essaye maladroitement d’abord et semble bientôt gagner son indépendance tant on oublie vite que plus haut sa vie est à deux doigts de ne tenir qu’à un fil….

La créature  n’est que tendresse pour son créateur, une caresse sur sa joue, un baiser posé sur sa main, qu’espère t’elle, quelques instants d’éternité avant qu’il ne décide qu’il est grand temps qu’elle aille à nouveau dormir dans sa valise en carton, auprès d’autres pantins désarticulés qui rêvent de liberté…

Tout-puissant illusionniste, qui de son art fait de la poésie, et souvent de la philosophie… Petites marionnettes, petites âmes éphémères, aux grands yeux écarquillés sur ce monde curieux qui les regarde et applaudit leurs pas hésitants… Je ne me lasse pas de ces pantomimes enchantées qui me décillent les yeux et me récompensent d’un nouveau regard sur ce que je suis, sur ce que nous sommes, tant et si peu…

A « Rues et Compagnies » berceau de ces moments de grâce…

 

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