J’ai coupé quelques branches de lilas blanc, arraché le mur à l’étreinte d’un chapelet de lierre, cueilli une pivoine à peine éclose et ramassé une branche sèche habillée de lichens gris. De quoi faire un joli bouquet de Mai qui, pour autant, ne renie pas la froidure d’un hiver qui peine à lui laisser la place…

Hier, j’ai coiffé mon jardin, raccourci sa chevelure exubérante, piqué une ou deux fleurs de rhododendron dans sa tignasse domptée jusqu’à ce que pluie et soleil n’en fassent à nouveau une savane !…

Ma terrasse de bois a des allures d’Italie, avec ses pots de terres encombrés d’arbrisseaux et de cactées, sa pergola de toile, sa lanterne de verre et sa bougie verte. Celle de pierres s’enorgueillit d’une vigne, certes estropiée, mais qui, bon an mal an, se perle de grappes d’un raisin aux grains noirs et sucrés.

Quelques chats se faufilent parfois sous la haie, traversent le jardin d’une démarche affectée, en jetant cependant un regard méfiant du côté de la porte de la cuisine d’où pourrait bien s’échapper mon petit chien… Lequel, sûr de son fait, n’est aux aguets de rien, sinon du cliquetis de mes clefs qui pourrait l’informer d’une possible promenade…

La maison s’ouvre et respire à plein poumons zéphyrs et pollens mêlés, ça fleure bon la douceur des beaux jours, voilà que j’ai des envies de chapeaux de paille, de chaise longue, et d’herbes de Provence !… L’idée des vacances est à portée d’imagination, même sans fermer les yeux, la chaleur d’un rayon, la clarté d’un ciel sans nuage, les senteurs d’herbe fraîchement coupée et l’arôme puissant des seringats blancs feront l’affaire…

J’ai coupé quelques branches de lilas blanc, une hirondelle a fendu l’azur d’un trait de fusain, et c’est un petit bonheur du jour que ce Mai tout de douceur annoncé…

 

 

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