J’ai écrit ces lignes à l’occasion de notre week-end de printemps des 11 et 12 Avril 2015, que j’ai lues à l’issue de la messe en souvenir de :

Bernard JACQUIN, Bernard BARTHELEMY et Jacques DESFOSSEY.

 

Qui l’eut cru quarante ans plus tôt ?…

Qui aurait pu imaginer que nous soyons aujourd’hui, « déjà », réunis dans cette si belle chapelle de Notre-Dame du Haut?…

Réunis certes, presque toutes et tous, car hélas, quelques-uns manquent déjà à l’appel !… Mais ce sont justement nos absents qui nous y ont invités. Il me plait d’imaginer qu’ils ne soient pas si loin de nous qu’il y paraitrait, juste de « l’autre côté » comme nous l’assure un certain Chanoine Henry Scott-Holland dans son sermon sur la mort, dont je vous épargnerai la lecture, mais dont vous pourrez tranquillement relire un passage connu, qui, quoique souvent cité,  n’a rien perdu de son émouvante certitude….

Si les chagrins ne se ressemblent pas, les mots pour les dire restent à jamais les mêmes…

Je préfère parler d’absence…

Mon mari, qui fut l’un des vôtres, s’est absenté il y aura bientôt dix ans, il me plut un temps de croire que cette absence fut momentanée, et je ne doute pas que d’aucun d’entre nous, frappé du même deuil, ne fut tenté de se rassurer au bord de ce gouffre abyssal qu’est la mort d’un être cher…

D’autres que lui l’on précédé et suivi dans cet Ailleurs qui nous interroge, partis, trop tôt, toujours trop tôt… La vie ne réserve pas que de bonnes surprises, la maladie comme la désespérance font leurs basses-œuvres et nous privent sans vergogne de ceux qu’on aime…

Je ne peux citer ici tous les absents, mais je peux affirmer que toutes et tous autant qu’ils étaient ont su apporter leur obole à l’amitié qui nous lie, nous nous souvenons d’eux comme il le faut, tels qu’ils étaient avec plein de jolis défauts et de merveilleuses qualités, ils n’étaient pas des anges, mais ils ont fait du mieux qu’ils pouvaient pour donner de jolies couleurs aux souvenirs que nous gardons d’eux.

Mais, me direz-vous avec raison, que suis-je là devant vous, à parler d’une Promo qui n’est même pas la mienne ?…

Non, je n’en suis pas et pourtant, depuis toujours, votre générosité m’a laissé croire que j’en faisais partie à part entière !!! C’est pour cette raison que ce matin, je tiens à profiter de ce moment de recueillement et de mémoire pour vous dire combien vous, les « vrais de vrais » vous avez pu être pour moi et sans aucun doute pour toutes celles et ceux touchés par le deuil ou les difficultés, un recours, une écoute, une épaule…

Merci, très sincèrement Merci.

Votre promotion dentaire 1974 aura fait preuve jusqu’ici d’une rare cohésion et pour tout dire unique en son genre, organisant depuis plus de quarante ans, oui, il faut vous y faire, quarante ans… réunions conviviales ou voyages, déjeuners et diners où l’amitié et la bonne humeur tiennent sans faillir plus que dignement leur place ! Les années, en passant, ont arrondi les angles, adoucis les tempéraments, blanchi les tempes, bref, vieillir n’a pas que des inconvénients, mais heureusement quelques avantages, entre autres, ceux de resserrer le lien des alliances solides, et celui de nous faire apprécier à sa juste mesure la chance que nous avons d’être vivants, « encore » pleins de projets et réunis ce matin autour d’eux…

Faisons selon nos convictions, et gardons le souvenir de nos absents le plus « vivant » possible, essayons de ne point y mettre trop de componction ou d’austérité, car vous le savez bien, cela ne leur conviendrait guère, ils aimaient trop la vie, ils aimaient trop ces retrouvailles et les éclats de rire qui les ponctuaient pour nous voir aujourd’hui larmoyer. C’est leur unique et seul manquement en 40 ans que de nous avoir ainsi laissés tomber si vite, aussi pouvons nous, pour cette fois, leur pardonner et n’en retenir qu’une brume de tristesse partagée, un chagrin que doucement console l’amitié… Enfin, c’est l’idée que j’en ai et qu’à travers ces lignes, j’ai voulu vous faire partager…

Ces mots en mémoire de nos amis disparus de la Promo 1974 :

Gérard LALY
Francis QUENOT
Jean-Jacques HERIBEL
Jean-Pierre MUNIER
Christian SCHILT
Bernard BARTHELEMY
Gilles PERNET
Danièle BOUVENET
Daniel FELIX
Bernard JACQUIN auxquels j’ajoute sans l’ombre d’une hésitation : Jacques DESFOSSEY, mari de Catherine.

 

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(« La mort n’est rien. Je suis seulement passé dans la pièce à côté.
Je suis moi, vous êtes vous. Ce que nous étions les uns pour les autres, nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné. Parlez de moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent, ne prenez pas un air solennel et triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi, priez pour moi.
Que mon nom soit prononcé comme il l’a toujours été, sans emphase d’aucune sorte, sans une trace d’ombre.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Elle est ce qu’elle a toujours été. Le fil n’est pas coupé. Pourquoi serais-je hors de votre pensée simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l’autre côté du chemin.
Vous voyez, tout est bien. »

Chanoine (Canon) Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d’un extrait de « The King of Terrors », sermon sur la mort, 1910.)

 

 

 

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