Au fil des mois elle s’est appliquée à arrondir ton ventre, et afin de la tenir au chaud le plus longtemps possible, depuis des semaines le canapé est devenu ton meilleur ami… Les jours te semblent longs mais enfin est arrivé le temps de compter les langes, les « bodies » et les grenouillères, les brassières et les gigoteuses pour en remplir une valise qui t’attendra toute prête au moment de partir.

Plus avertie et raisonnable que je ne l’étais en attendant mon premier bébé, tu ne laisses rien paraître d’une quelconque inquiétude ou d’une possible interrogation philosophique sur ce qui va radicalement changer ta vie d’ici quelques jours.

C’est moi qui soudain me réveille et te regarde comme on regarde d’un bateau la côte qui s’éloigne pour bientôt disparaitre à l’horizon. Je te regarde encore comme ma « petite » fille, ma fille, même si depuis quelques années tu es une « femme »… Tu avais jusqu’ici la vie d’une « étudiante » qui, quoique travaillant, menait une vie légère et sans trop de contraintes.

Bientôt tout ça n’existera plus jamais, devenir Maman c’est un grand bonheur aussitôt empreint de responsabilités et d’inquiétudes… Tu vas, pour toujours, oublier cette tranquillité d’esprit dont on ne prend conscience que lorsqu’elle disparaît…  Et moi, une fois encore, mais peut-être davantage cette fois-ci parce ce que c’est de toi, ma fille, qu’il s’agit,  je suis prise d’ un certain vertige…

Je ne veux sans cesse revenir sur la rapidité du Temps qui passe, ni sur la nostalgie qui forcément teinte chacune des étapes qui jalonnent la vie de de mes enfants… Et comme j’ai le bonheur, jusqu’ici,  de n’en vivre que de positives, de vous voir heureux et déterminés à user du mieux de ce que la vie vous offre, je me contente d’en profiter moi aussi de tout mon cœur en remerciant le Ciel ou je ne sais quel Augure de me donner à vivre aussi généreusement.

J’attends… Comme toi. Mais surtout, désormais, comme une Grand-Maman que les années ont rendues patiente et sereine, cette petite fille que toi, ma fille, ma « petite fille », dans quelques jours, tu vas mettre au monde…

A ma fille, à ma Douce, à Pauline…

« Le Présent accouche, dit-on, de l’Avenir. » Voltaire (+).

 

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