Je me souviendrai..

Qu’il ne me sert à rien de m’affamer à tous les repas si dans la nuit je me relève pour manger n’importe quoi…

Et qu’au-delà de quatre tablettes de chocolat ou l’équivalent de deux kilos de caramels au beurre salé, je finis par avoir des nausées…

Que sous prétexte de mourir de soif, je n’avale pas deux ou trois tisanes avant de m’endormir, puisque je ne me glisse sous ma couette que pour me relever tous les quart d’heure pour cause de pollakiurésie… (envie fréquente de faire pipi…)

Que je ne répond pas à ma mère qui est toujours sûre d’avoir raison, puisque même si elle a tort, je n’ai hérité ni de son caractère entêté ni de sa mauvaise foi… (parfaitement !)

Que je ne dois pas non plus contrarier tout ce qui de près ou de loin ressemble à un képi dans l’exercice de ses fonctions, attendu que c’est justement sa fonction que d’avoir toujours raison…

Qu’il faut toujours avoir l’air débordée au bureau histoire de ne pas se retrouver avec tout ce que les autres, plus malins, ont décidé de ne pas faire eux-mêmes…

Que je ne dois jamais donner mon avis quand on ne me le demande pas, surtout quand il est différent, dans la mesure où j’ai très envie de garder tous mes amis…

Que comprendre les garçons n’est pas si difficile vu qu’il suffit de leur prêter le comportement ou le discours inverse de celui  qu’on aurait eu…

Que d’ailleurs un amoureux l’est encore davantage dès qu’ on n’est moins disponible et pas entièrement acquise à ses désirs…

Qu’un plante verte n’a soif qu’une fois par semaine, mais que pour autant, passé la quinzaine, elle pourrait ne pas survivre, une constatation superposable à moult verdures, bouquets ou boutures oubliés dans la véranda, un coin du salon ou pire, sur le balcon en plein vent…

Que le plus laid des animaux de compagnie est toujours attendrissant quand il est tout petit, mais qu’il devient vite encombrant surtout quand il faut se résoudre à grillager une bonne partie de l’appartement…

Qu’en tant que célibataire sans enfant, il est inutile de remplir un caddie de toutes les promotions du moment même si les prix sont très intéressants, d’autant que le congélateur n’a que deux tiroirs qui débordent déjà…

De la même manière qu’il est absolument utopique de prendre dans une taille en dessous de la mienne cette adorable petite robe noire dans laquelle je pourrai me glisser dès que j’aurai perdu les deux kilos récalcitrants qui me « loukoum(ent) » depuis la nuit des temps…

Qu’il est vain d’expliquer à mon banquier qu’il est cruel en m’ « interdisant bancaire » sous prétexte que j’ai  juste un peu perdu tout sens commun pour une paire d’escarpins… et tout ce qui va avec, sinon bien évidemment je n’aurais pas eu besoin des dits escarpins…

De même qu’il me faudra retenir qu’un assureur ne sert qu’à me faire lire l’alinéa quasi invisible de mon contrat, qui a pour conséquence justement d’annuler tous  mes droits…

Que la politique est aux repas de famille ce que sont les cailloux aux lentilles, bref, « qu’une vie est faite d’une foule de détails, mais qu’un seul petit détail peut changer une vie »… (D’après Goyer Rémi).

 

2 Replies to “Dans une prochaine vie…”

  1. J’aime cette façon d’aborder les choses d’une prochaine vie … Continue d’écrire et d’exprimer les choses comme tu le fais … Gilles …

    1. Merci Gilles, sans doute en aurais-tu autant à écrire… A partir d’un « certain » âge, l’expérience devrait un tout petit peu servir…

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