Toi, cet âge là déjà ?… Comment veux-tu que je ne vieillisse pas ?!…
Il me semble pourtant qu’il n’y a pas si longtemps que je te berçais dans mes bras…
Je regardais émerveillée mon tout petit bébé que je ne me figurais pas devenir si vite un homme ! Le temps s’était figé, comme si ces instants là jamais ne se transformeraient…
Je n’avais pas trente ans et tout mon temps à te donner, je n’avais pas imaginé que tous ces jours qui passaient allaient m’entrainer dans une spirale infernale que seul Chronos aurait pu freiner… J’ai pour toi escaladé des montagnes, traversé des forêts, j’ai voulu tout te donner, te protéger, mais je ne suis pas sûre d’avoir tout bien fait…
Ton Papa était si fier de toi… Le soir quand il rentrait fatigué de ses longues journées, il tenait à t’embrasser même si tu étais déjà couché. A pas de loup il pénétrait dans la chambre où déjà dans ton berceau tu sommeillais, et tout attendri il me revenait, triste déjà de n’avoir pas pu profiter davantage de toi…
Mine de rien tu grandissais, je n’ai de souvenirs que printaniers tant la douceur d’être « Maman » m’était un profond bonheur.
Petit blondinet aux cheveux bouclés, aux yeux émerveillés du monde que tu découvrais… Ton père te prenait sur ses épaules et t’emmenait promener, très tôt il t’a appris à observer la nature. Les oiseaux te fascinaient. Comme lui tu as pris goût à nos échappées belles du côté des Grands Prés ou de Trémonzey. Une jeunesse aux reflets dorés, avec cet amour qu’il savait à toi si bien donner.
De nos vacances Méditerranéennes à nos escapades au bord du Der, de tes premières glissades de hockeyeur à celles de Ventron ou du Rouge Gazon, de tes bulletins de notes qui quelquefois laissaient à désirer à la fierté qu’il avait de te voir aussi bien te débrouiller quand un jour tu t’en es allé étudier à Paris, il y aurait là tant de mémoire à évoquer, mais je suis certaine que ces souvenances ont une place toute réservée au fond de ton cœur…
Puis vinrent des années plus sombres, il ne pouvait rien contre cette angoisse qui le rongeait… Il ne faut pas une seconde lui en vouloir ni penser qu’il t’a abandonné. Maintenant qu’à ton tour tu es devenu « Papa », qu’un petit Oscar se blottit tout contre toi, maintenant sans doute en es-tu bien convaincu… Je ne serais pas étonnée qu’il ne soit parfois pas si loin de toi à te chuchoter dans quelle direction aller… Il t’aimait.
Bon Anniversaire mon chéri ! Bon Anniversaire…. Je suis une Maman chanceuse !… Je suis tellement sereine puisque je te sens heureux…
Il faut préserver ce bonheur et cette chance que t’offre la vie, tu sais, tout est si fragile ici-bas… On ne prend jamais assez de précaution avec ceux qu’on aime… Prends soin de Ta Douce et de ce petit garçon tout neuf qui un jour, à son tour, deviendra comme toi aujourd’hui celui qui protège ses aînés…
A Pierre, mon fils, mon amour et ma fierté…
Ce texte est tout simplement magnifique, très touchant.
Merci, je suis toujours émue d’être lue et si je réussis à faire partager mes émotions c’est un des bonheurs qui ça et la donnent une jolie lumière a ma vie, à une prochaine fois peut-être. Bonne soirée.