Dans un révérend silence une rangée de moines coiffés de toques en feutre beige s’incline respectueusement vers la Mecque, bras haut croisés sur une chasuble immaculée qu’épouse pieusement une grande cape noire.

Tambourins, flûte en biais, voix nasillardes, une musique monotone et obsédante entraine les danseurs dans une ronde blanche, une ronde douce et sans surprise. Et tombent les pelerines pour que mieux tournent les derviches…

Une main ouverte vers le Ciel, l’autre tournée vers la Terre, la tête penchée sur le côté, les paupières closes sur l’Amour intransigeant qu’ils portent à Dieu pour mieux le servir, doucement ondulent les derviches…

Comme des corolles sous le vent s’épanouissent leurs chasubles en tournoyant… Chants monocordes et roulements assourdis, ils s’enroulent sur eux-mêmes pour se confondre dans leur mystique, dans une harmonie tranquille et douce, comme si rien ni personne ne pouvait envisager de les entraver, ainsi glissant sur le parquet tournent et tournent de plus en plus vite les derviches…

Une main recevant d’Allah de quoi se nourrir spirituellement , semant à la ronde le ravissement de leur foi et la compréhension de tous ses mystères, dans une transe souriante tournent tournent tournent et tournent les derviches…

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