Ma puce, ma douce, ma fille…

Si jeune encore et pourtant déjà si douloureusement blessée par le choix sans appel d’un Papa bien trop tôt disparu… Blessée, mais riche de cette infinie douleur, qui te façonne si droite, digne et pudique, à la fois si forte et si fragile… Non point orgueilleuse mais fière, convaincue, d’une rafraichissante  intransigeance, et cependant capable d’entendre ou de pardonner. Généreuse sans pourtant t’oublier, et ainsi mieux donner à ceux qui comptent vraiment.

Courageuse. Belle. Mienne.

Ma fille, ma chérie… Je vieillis… Je n’en suis contrariée que parce qu’un jour il me faudra moi aussi m’en aller, parce qu’une Maman c’est fait pour protéger, que ça s’inquiète pour tout et rien… Depuis un moment déjà, c’est toi qui prend soin de moi, c’est toi qui t’inquiète ou qui me conseille… Doucement la charge s’inverse…

Je vois les années filer et le temps rétrécir, mais je suis si heureuse d’avoir pu tant bien que mal, t’amener à bon port. Je te sais maintenant capable de traverser ta vie sans avoir besoin de prendre ma main… C’est ça, voir son enfant devenir grand…

J’ai tant de chance !… Nous nous aimons, nous partageons, nous nous comprenons… Quand j’observe parfois ailleurs tant de colère ou de conflits… Nous avons su échapper à cette horreur, ne pas nous fondre dans l’amertume ou la vengeance ! Surtout ne pas nous perdre dans la détestation de ce qui avaient pu nous meurtrir.

Nous allons bien, nous sommes sereins, disais-tu… Nous n’avons eu besoin ni de revanche ni de haine pour avancer, toi, ton frère et moi. Ils peuvent être aussi nombreux qu’ils le veulent, nous, nous sommes « NOUS TROIS ».

Que pour toujours tu ne retiennes de moi, de nous, que ce regard éclairé, cet Amour inconditionnel et lumineux qui nous porte pour continuer notre chemin, côte à côte, le plus longtemps possible. Et que le moment redouté venu, tu restes la même, ma puce, ma douce, ma fille…

 

 

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