Il n’est qu’un sourire qui puisse aussi bien cacher un grand désespoir…

Elle est morte dans ses bras, et là, voyez-vous,  le temps n’a plus d’importance, elle est morte comprenez-vous ?

Il est encombré de mots qui se bousculent pour traduire son chagrin… Ils se déversent comme mille douleurs d’une boite de Pandore qui n’en retient qu’un qui tarde parfois à se faire entendre et qui se nomme Espérance…Il ne cesse de nous dire qu’il va s’en sortir, mais nous en sommes déjà certains, ce n’est que lui qu’il cherche encore à convaincre…Il ne veut désormais plus s’attacher qu’aux choses essentielles… On n’échappe pas à cette évidence quand la mort nous frôle… On se découvre alors si futiles…

Il nous semble alors que rien n’a autant d’importance qu’un partage véritable. Les ressentis s’épurent, échappent à la turpitude dont l’humanité trop souvent s’accable, et l’on se prend à imaginer qu’un si grand malheur puisse changer le monde … On découvre en soi des trésors d’empathie, des envies de bonheur, une horloge qui s’emballe et crie à l’urgence de ne plus gaspiller son temps…

Il parle d’Elle, qui  n’est jamais si vivante que lorsqu’il évoque leurs chamailles, la pudeur seule l’empêche de nommer leurs derniers émois, mais il les suggère comme un dernier hommage au couple qu’ils formaient…

Il parle d’Elle comme si mot après mot il allait réussir à effacer l’empreinte d’un destin et réécrire leur histoire comme il aurait aimé qu’elle fut… Mais le sablier n’en a cure et se vide d’une âme de plus.

Il parle parle et parle encore pour enfin s’interrompre et écouter le silence lui répondre, c’est un vide abyssal, un vertige abominable, une évidence cruelle, elle est morte entendez-vous, et elle était sa femme…

A Bernard et Brigitte…

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