Le jeune homme tout en noir s’est assis à côté et lui parle tout bas, le vieil homme tout en blanc acquiesce ou ronchonne en mimiques silencieuses.

Il pointe son pinceau comme pour prendre la mesure d’un paysage qu’il dessinerait sur sa toile blanche, trempe sa brosse dans un pot de peinture laiteuse et dessine à grands traits l’idée qu’il se fait de notre monde.

Le jeune homme lui murmure un avis dont le vieux n’a que faire : prenant du recul il le toise d’un regard narquois, hausse les épaules et poursuit son oeuvre laborieuse…

La foule tout autour bruisse et sourit à l’ impatience du vieillard qui devant son chevalet prend des poses d’artiste à grands renforts d’éclaboussures qui zèbrent la chemise du pauvre garçon…

Ses pantomimes s’accélèrent dans un désordre exalté, le pot se renverse et blanchit les graviers…

Il est temps de cesser le commerce, le jeune homme s’ agace et chapitre le grand-père qui prend un air de contrition attendrissant… Les gens alentour lui ont déjà tout pardonné tandis qu’il s’incline vers eux la main sur le coeur…

Et le barbouilleur s’évanouit dans une dernière révérence au public conquis tandis que le marionnettiste a retiré ses mains du costume  blanc du pantin…

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