« Suggérer » un nom, un prénom…

Un clic et… Surprise…

Une photo s’affiche dévoilant un visage familier…

C’est lui ! Bien sûr, des années ont passé, et il serait vain de tenter de les ignorer. Quelques secondes à peine m’ont suffit pour apprivoiser ce nouveau regard sur mon passé. C’est lui…

Un clic pour défier le temps et parier sur nos souvenirs… Pour prendre le risque de n’y trouver que le regret d’avoir voulu confronter la fraîcheur de nos dix sept ans à nos automnes fatigués…

Et ce clavier qui aspire mes doigts, quelques mots qui s’alignent timidement  pour tenter de renouer un dialogue interrompu alors qu’on avait encore la vie devant soi…

Revenir en arrière, effacer un mot, chercher celui qui traduira le mieux à la fois l’envie et le l’inquiétude… Hésiter, tout supprimer… Et recommencer…

Enfin trouver le tour qui convient, relire dix fois les deux ou trois petites phrases qui vont briser le silence, et les « envoyer » comme on lance un défi…

Attendre. Sans  trop vouloir y croire… Mais attendre quand même.

Lui faire vivre mille possibles destinées, l’imaginer surpris, amusé, contrarié de ce message inattendu… Regarder la photo, y retrouver un petit morceau de cet été adolescent, sourire en se souvenant de nos menthes à l’eau, de la plage et de la Pergola, se demander s’il fallait oser, trop tard, c’est fait…

Et puis bientôt découvrir sur l’écran la réponse qu’on espérait, oui, c’est bien lui, il est dit-il, bien vivant, et heureux lui aussi de ces retrouvailles inespérées… Suivent quelques chiffres pour se parler au bout d’un portable et quarante ans s’effacent derrière une voix qui n’a pas pris une ride…

La réserve des premières phrases cède bientôt la place au plaisir d’évoquer des souvenirs qui se consolident au fur et à mesure qu’ils surgissent au coins de nos mémoires…

 Nous ne sommes plus l’un pour l’autre, que le lien fragile qui nous relie à la chimère d’ une jeunesse  intemporelle et embellie au fil du temps qui passe sur nos vies…

Et si l’émotion ne traduit que la nostalgie d’une belle saison , qu’importe, l’espace d’un moment, je me suis rapprochée de ces jolis printemps…

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