Pourquoi tant d’apitoiement pour prendre de mes nouvelles ? Ai-je à  ce point l’air d’avoir besoin qu’on me plaigne ? A moins que ce ne soit pour vous une déception que de me voir aller si bien ?

Quel est cet étonnement que je lis sur votre visage tandis que je vous réponds que je me porte bien ?

Qu’espériez-vous que je vous conte ? D’autres malheurs qui me seraient arrivés, ou d’autres raisons qui auraient pu m’abattre davantage ?

Je vais bien, que voulez-vous donc que j’ invente pour que votre sourire soit un vrai sourire et pas cette vilaine grimace sur vos lèvres pincées ?

Rassurez-vous…

Je ne suis pas forte !

Je suis fragile…

Je suis en équilibre sur le fil de ma vie…

Cela vous convient-il ?

Puissiez-vous au moins vous taire et cesser de me trouver une force qui n’a d’existence que dans la peur que vous avez que je m’effondre !

Je ne veux rien de vous, soyez tranquilles !

Les chagrins m’ont vidée de mes larmes et s’il m’en restaient quelques unes je ne saurais à  quelle fin les user…

Je suis seule, mais si bien accompagnée…

S’il me reste bien peu, il me reste bien assez pour chaque jour avancer.

Je n’ai plus mal, ma douleur est anesthésiée. Mes blessures sont cicatrisées. Ouvrez les yeux et regardez !

Qu’avez-vous si peur de me trouver ?

Peut-être est-ce cette lumière qui vous a depuis longtemps quittés, ou bien cette confiance que vous n’accordez jamais plus ?

Je vais bien, aussi bien qu’on puisse aller après qu’une tornade ait dévasté trente ans de ma vie…  Mais je vais mieux que vous qui semblez anéantis par autant d’années d’ennui !

Je vis !

Savez-vous encore ce que cela veut dire ?

Je respire chaque jour comme s’il s’agissait du dernier qui me soit donné ! Mais n’imaginez pas que j’y mette quelque gravité que ce soit !

Non, je ne suis plus qu’un zéphyr…

J’écoute… Mais je n’entends plus rien qui puisse m’entamer…

Mes enfants ? Ils vont très bien, eux aussi, merci.

Comment vous dire, je souffrirais de vous faire envie… Ils sont tellement… Ils sont là , tout simplement !

Dans cette douleur une si belle complicité nous a unis !

Effondrée sous le poids de Son choix, ce sont leurs bras qui se sont tendus et m’ont relevée, sans jamais un seul mot qui m’aurait fait douter de ce j’avais pu ou non Lui donner…

J’ai de nombreux amis, de ceux qui ne souffrent jamais d’amnésie, mais qui ont une mémoire à  toute épreuve, celle du coeur.

Heureuse, oui, je suis heureuse d’être en vie, de me fabriquer plein de petits bonheurs avec trois fois rien, de les partager avec tous ceux qui comme moi en connaissent la valeur, et qui jour après jour en étayent leur deuxième chance…

Légère, oui, je me sens légère, je me suis délestée de ce qui me pesait.

Je n’ai rien oublié, ni rien renié de ce qui m’a faite ce que je suis aujourd’hui. Je ne voudrais pas faire le chemin à  l’envers ! Aucune nostalgie ne pourrit mon avenir.

Ca  m’a fait plaisir de pouvoir vous le dire, ainsi vous ne serez plus en souci, et quand vous penserez à  moi vous pourrez vous en réjouir !

Portez-vous bien, vraiment, je suis sincère, je n ‘ai jamais perdu d’énergie à  vous souhaiter le pire, ça aussi vous devriez l’avoir compris, ce n’est que soi-même qu’on punit en Jalousie…

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