Blanc…

Rien que du blanc. Tout était blanc. Une infinitude de blancs…

Le brouillard enveloppait la montagne comme un drap posé sur le canapé d’une maison fermée.

Une brume d’ivoire partout s’effondrait noyant la forêt d’une marée de coton.

Une chape blafarde s’affaissait doucement sur la piste poudreuse où nous glissions sans horizon.

La neige accumulée sur les branches gelées donnait aux arbres l’immobilité d’un geste brutalement arrêté.

Partout un silence immaculé seulement rompu par le passage fluide de quelques skieurs effacés…

Serpentant entre ciel et terre, sans repère et perdant l’équilibre, nous tutoyions l’apesanteur…

Plus bas, la bruine devenait piquante et nous plissait les yeux. L’ouate s’effilochait percée de rares lueurs solaires.

La pente expirait doucement dans la pâleur des flocons, cette journée laiteuse avait la couleur d’une nuit blanche…

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