Affalé au milieu d’un sentier, le poil tout mouillé d’une pluie nocturne aussi violente que la vue de son œil gauche arraché, il gisait là, abandonné puisque borgne il n’attendrissait plus le gamin qui l’avait gagné contre quelque ticket à la fête foraine d’à côté. De loin, je n’avais d’abord[…]
Étiquette : vent
« Autant en emporte le vent » (disait François Villon…)
Épuisée, sans aucun doute… Anéantie de tristesse et d’inquiétude… Comme par le vent, qui ébouriffe mes cheveux, gonfle mon manteau, me pousse ou me tient debout… La nuit, qui s’effondre en frissonnant sur les sapins, des fenêtres plus loin, qui s’allument de néons blafards, et d’autres, avec leurs éclairs brefs[…]
Oh la gadoue, la gadoue…
La neige a disparu, ce matin il n’en reste presque plus, la terre détrempée s’essouffle à devoir boire toute l’eau qu’en fondant les flocons sont devenus… À chaque pas, l’empreinte de mes bottes s’imprime dans la terre imbibée dans un bruit de caoutchouc humide, la brune gadoue s’accroche à mes[…]
Jordanie ou la tendresse des pierres…
Quitter cette terre à peine entrevue fut étonnamment déchirant, comme si nous n’avions plus devant nous qu’une sorte de deuil à entamer, car bien fol serait d’imaginer pouvoir y retourner de sitôt… Le monde est si vaste qu’une seule vie ne suffirait pas au commun des mortels pour le visiter[…]
Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…
Sous son emprise les grands sapins d’à côté sont pris d’une frénésie soudaine, agitant leurs branches en tous sens, une pluie d’épines sèches recouvrira bientôt l’herbe jaunie, leurs cimes éperdues se détachent dans un ciel que le soleil a fui en cette fin d’après-midi venteuse. Coloré d’un bleu grisé annonciateur[…]
Bara encore et pour toujours…
Il est des lieux qui à jamais nous appartiennent : parce qu’on les a découvert à deux, qu’on les associe à un moment privilégié, ou à un évènement particulier. Ainsi nous gardons dans un coin de notre cœur une petite crique bretonne coincée entre deux escarpements schisteux. La côte sauvage[…]
Vive le vent, vive le vent, vive le vent d’hiver…
Ma chérie, mon Alice de Janvier, comme c’est bon de te voir me reconnaitre et ton petit minois s’éclairer d’un si joli sourire quand j’arrive chez toi… Capucine, ma Princesse, comme c’est bon de répondre à tes petits bras qui se tendent vers moi, comme c’est bon de te serrer tout contre[…]
Cap Frehel…
Un voile d’humidité grise recouvrait la lande tandis que s’effaçait bientôt le vieux phare de pierres sombres posé sur le bord de la falaise. La Manche roulait ses eaux terreuses vers le rivage ourlant chaque rouleau d’une écume de rage… Depuis un moment déjà un ciel lourd de reproches nous annonçait le[…]
Arromanches…
La mer là-bas à la couleur d’un chagrin inconsolable. Même le plus chaud des rayons ne parvient pas à donner au rivage des allures estivales. Je ne sais si l’été les vacanciers osent se dénuder sur la plage, en cette fin d’Octobre les promeneurs s’en vont emmitouflés creuser l’arène mouillée[…]
Crépuscule à Port Bara…
La vague montante déferle sur le rocher ensablé et lave la pierre, le reflux tire l’eau en arrière, elle glisse comme une ombre et disparait sous le sable. Le soleil rasant sur le sablon humide rend chaque cailloux précieux tant la lumière les rend étincelants. De petites méduses bleues portées par[…]
L’humeur des choses…
Ma maison est de mauvaise humeur ! Ne riez pas ! Il faut me croire ! Les lieux, les objets, toutes les choses que l’on croit inertes ont des humeurs ! Je m’étais absentée quelques jours. En la quittant je m’étais pourtant assurée que rien ne clochait. J’avais fermé tous[…]
Port Bara
La route bordée d’ajoncs nous amenait à Quiberon, tel un ruban posé entre deux plages de sable clair. A l’excitation d’enfin arriver à destination s’ajouta l’indécision à choisir où porter le regard pour ne rien manquer. A gauche, la baie aux eaux bleues et calmes, à peine ridées de vaguelettes[…]