La mort a emporté ton âme et laissé sur le lit une écorce vide, pourquoi vouloir encore retrouver dans cette immobilité blafarde, qui te ressemblait si peu, quoique ce soit de toi qui nous rappelle ce que tu étais il y a peu encore ?… En t’enveloppant de son étreinte froide, la Parque a tout emmené, il serait vain de vouloir à tout prix distinguer un trait « vivant » qui te ressusciterait un instant pour adoucir notre chagrin… Non, celle qui git là devant nous dévastés, n’Est simplement plus. Mais ailleurs, autrement, ou plus du tout, Jamais, selon ce que nos croyances ou notre courage nous suggèrent.

Tous ces témoignages entendus ça et là nous disent mieux que nos propres souvenirs qui tu étais vraiment. Que reste t’il d’ailleurs de nous une fois nos yeux refermés sur le parcours de notre vie ?… Seulement, je crois, ce que retiennent de nous ceux qui nous ont côtoyés . Le reste n’est qu’hommages ou grands discours sans réelle valeur.

L’écume de ta vie est toute blanche et moussue sous la lumière de ta générosité et de ta bienveillance. Ce soir, le poids d’une dalle ne suffira pas à emprisonner tout ce que tu nous a appris, tout ce que tu as su partager ni ce que tu fus pour chacun d’entre nous… Ce soir, tu reposes éternellement à l’ombre de ta vie, nous n’en retiendrons chacun qu’une empreinte personnelle, celle dont tu nous aura gratifié.

Pour ma part, davantage de regrets sans doute, puisque nous n’aurons pas eu suffisamment de temps pour nous connaître vraiment, me manqueront à jamais les conversations que nous n’aurons jamais eu ou si peu, les éclats de rire sur nos souvenirs fantômes, une complicité encore à venir, une amitié encore bien timide sous la réserve qu’adoptent tous ceux qui apprennent doucement à faire connaissance sans rien ni brusquer ni provoquer, comme si nous avions devant nous un temps qui sous nos pas s’est dérobé…

A  Françoise R. (+ 16 Septembre 2015)

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