Ici tout appelle l’été.

Le bleu du portillon et de la bordure du toit laisse vagabonder mon imagination jusqu’à une idée océane, et, à défaut de calanque ou d’horizon bleu, on peut entendre chanter la Moselle qui passe plus bas en une cavalcade rafraîchissante… La maison aux murs blancs rayonne sous la lumière, et, au sud, ouvre grand ses bras à ma jolie terrasse de pierre qu’en prolonge une autre, plus petite, de bois.

J’ai renoncé depuis longtemps à les fleurir autrement qu’avec mes pots de cactées, de lierres ou de petits palmiers, moins exigeants d’arrosage et patients sous la canicule. N’en doutez pas, même au cœur des collines bleues des Vosges il arrive souvent que la chaleur vienne à bout des pétunias ou des géraniums, toujours aussi assoiffés qu’il est possible… Si si… Et j’ai toujours aimé ces balcons vénitiens d’où dégoulinent de la verdure sans autre forme de fioritures. J’ai donc cette année plus encore, essayé de reproduire cet esprit italien où l’ocre des pots se marrie si bien avec les palettes du vert le plus pâle au plus pétillant…

Si bien qu’aujourd’hui il me suffit d’ouvrir une porte-fenêtre pour me croire en vacances dans un ailleurs qu’il me plait d’imaginer hellénique ou transalpin selon la lumière dont le soleil aura bien voulu colorer mon petit coin de Paradis…

De petites étagères de bois accueillent mes tentatives de cultures citadines, basilic, estragon, menthe citronnée, tandis qu’au pied d’un énorme pot où s’épanouit un olivier, j’ai posé un laurier, un arbrisseau de thym, tous deux très soucieux de ne pas trop faire d’ombrage à mes trois ou quatre plants de tomates cerises… D’aucun pourrait se gausser d’elles, si petites encore, et pour les puriste, bien à l’étroit… Mais si vous saviez le petit bonheur que j’ai à les grappiller quand enfin elles sont bonnes à croquer… Ce sont de ces petits moments de grâce qui me récompensent du mal que je me suis donné pour réussir à les faire grandir dans ce petit coin de France qu’on pense à tort si peu hospitalier…

Les matins de ma terrasse sont pleins de rosée et de senteurs fraîches, la journée s’avançant, la chaleur s’affale sur les planches grisées, fait taire le moindre zéphyr et laisse l’espace pétrifié jusqu’à ce que le soleil s’incline derrière les sapins… Alors vient l’heure d’une douce tiédeur qui enlace tendrement pierres et bois, tel un baume sur une brûlure, doucement la douleur s’apaise et la nature respire un peu mieux. Quand enfin une petite fraîcheur s’installe avant que la pénombre à son tour ne prenne possession des lieux,  je remplis mon arrosoir et offre à mes fleurs de quoi enchanter leurs lendemains qui embelliront ainsi les miens…

Bonne soirée, bon été…

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *