Avec son petit museau retroussé et son regard intrigué, il fête chacun de mes retours d’une ronde effrénée autour de la table de la salle à manger, m’apporte ses jouets comme autant de trophées.

D’humeur égale, il est un peu jaloux de qui pourrait de trop près m’approcher, mais juste ce qu’il faut pour me le rendre encore plus croquignolet. Avare ni de tendresses ni de câlins, il me suit pas à pas dans la maison, s’allonge près de moi dans le canapé, s’inquiète de mes possibles chagrins et ne sait que faire pour les consoler.

Il n’aime guère me voir m’en aller chaque jour gagner ses croquettes, se fait une raison à la vue d’une friandise pour patienter…

Un peu trop gâté, impatient d’aller se promener, il m’apporte sa « chemise » pour que j’y accroche une laisse, ou balance à mes pieds son écuelle quand il trouve la ration un peu trop chiche !

Il me surveille de loin pour mieux s’échapper du jardin si quelques instants j’ose vaquer à d’autres occupations, connait l’emplacement de chaque trous dans grillage pour partir à la découverte du petit bois d’à côté, ou entamer une partie de ballon endiablée avec les petits enfants du quartier.

L’aspirateur le rend fou à lier, poursuivre le balai l’amuse au plus haut point, laisser entr’ouverte la porte de mon placard à chaussures signe immédiatement leur arrêt de mort, quand à ma corbeille à papiers c’est une mine d’or à fouiller…

D’une fidélité à toute épreuve, Viktor ne pose aucune condition à son attachement, peu d’humains sont capables d’autant de constance et de dévouement…

C’est une peluche pleine de tendresse qui se blottit contre moi à l’abri des dangers tandis que c’est moi qui me sens protégée… Ses yeux en disent bien davantage que parfois ceux de mes congénères, ses aboiements ou ses grognements sont plus clairs que beaucoup de nos discours…

Il connait mes habitudes, traduit chaque bruit, chaque comportement en information, se précipite dans l’entrée au moindre cliquetis de clefs, et si j’enfile une veste ou un manteau, la tête penchée, interrogative, il va en courant de sa laisse à la porte de la véranda…

Un bruit de casserole et le voilà assis sagement près de la table, espérant on ne sait quel grignotage inopiné… Un papier froissé et le voilà aux aguets d’un bout d’esquimau à partager…

Viktor, mon petit shi-tsu préféré, mon compagnon depuis des années, Viktor, mon petit chien qui toujours est là pour moi, si je te fais la vie belle, toi,  tu me la rends bien douce aussi, et je ne sais comment, dans quelques années, je ferai pour ne plus te voir à mes côtés…

 

A Viktor, mon fidèle ami…

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